PASSIONNÉE de piano au point d’en avoir un dans son officine, dont elle joue pendant ses gardes, Brigitte Miro a exercé pendant plus de vingt ans en association, avant de racheter il y a quelques mois une petite officine à Alignan-du-Vent, dans les environs de Béziers. « Ce n’est pas simple d’être pharmacien rural, surtout en ce moment, où l’on subit à la fois la désertification et la baisse du taux de marge », explique-t-elle. Elle répond à ces difficultés par une totale disponibilité pour ses patients, majoritairement très âgés… et qui, pour cette raison, auraient sans doute du mal à comprendre sa passion actuelle pour les Pink Floyd. « Je n’en parlais pas dans ma pharmacie précédente, et encore moins ici : une rockeuse de 55 ans, ça ne passe pas du tout pour une pharmacie de campagne », estime-t-elle.
Depuis deux ans, elle se concentre en effet sur la musique de ce groupe, et tient les claviers de « Black side of the wall », formation créée par un gynécologue biterrois, guitariste et inconditionnel de leur musique. Elle travaille à recréer au piano et aux synthétiseurs, claviers électroniques permettant une gamme infinie de sons, les ambiances musicales magiques du groupe original. Les quatre musiciens anglais furent, dès 1967, les pionniers de la musique « progressive » et connurent leur apogée dans la première moitié des années 1970. Adolescente à cette époque, Brigitte Miro a toujours été fascinée par leur musique, dont la pureté cache une extraordinaire complexité technique. « Rick Wright, le claviériste, décédé en 2008, était un remarquable technicien, très inventif, mais ses compositions sont très difficiles à adapter et à jouer », reconnaît-elle.
De l’autre côté de la lune.
La pharmacienne et ses compagnons jouent régulièrement tous les grands classiques du Floyd dans les salles de la région, en particulier lors de rencontres de motards. Ses favoris sont bien sûr les morceaux de l’album « Dark Side » ainsi qu’« Echoes », sorti deux ans auparavant, mais la formation maîtrise la plupart des albums originaux du groupe. À l’image de la musique des années 1970 en général, ceux-ci fascinent aussi les adolescents d’aujourd’hui : Brigitte Miro en parle d’ailleurs souvent avec les plus jeunes, et aimerait leur montrer que « la musique aide à s’évader du quotidien et supprime le besoin de prendre des drogues et de l’alcool ». Même si le discours du Floyd a beaucoup trempé dans le LSD au cours de ses premières années - des abus dont son premier leader, Syd Barret, ne s’est jamais remis - le groupe a abordé ensuite des thèmes très actuels comme l’argent qui rend fou, l’éducation et, plus globalement, la difficulté de vivre les uns avec les autres.
Il y a quelques semaines, le groupe n’a pas hésité à traverser toute la France pour aller jouer sur la plus grande scène de Brest, lors du premier festival dédié aux loisirs des professions de santé. Introduit par un déluge électronique et un bouquet de projecteurs, « Black side of the wall » y a égrené les grands classiques de son modèle. Parmi ceux-ci, « Time » (le temps), s’ouvre sur un carillon de pendules et d’horloges, et se poursuit par un jeu de percussions rapides avant de déboucher sur une longue plage mélodique. Enveloppés de lumière et de sons, les « Pink Floyd en blouse blanche » réunissant, outre la pharmacienne, des médecins et une secrétaire médicale, ont alors transporté leur public de l’autre côté de la lune, dans un vaisseau remontant l’espace et le temps.
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