Le Quotidien du pharmacien. - Comment repérer les signes qui trahissent un trouble du sommeil ?
Pierre-Xavier Frank. - Il faut savoir que ce problème est souvent abordé au comptoir. Les troubles du sommeil sont très différents : insomnie, troubles respiratoires du sommeil, troubles moteurs du sommeil (hyperactivité motrice des membres inférieurs ou « impatiences »), hypersomnie ou narcolepsie, troubles circadiens (troubles du rythme de l'horloge biologique ou jet-lag), parasomnie (somnambulisme et terreurs nocturnes)…
Face au patient, on va chercher à identifier le trouble dont il souffre en lui posant des questions sur ses symptômes, la nature de sa fatigue (mentale, physique, stress…). Il faut bien écouter ce qu'il décrit de sa vie. On peut s'aider du questionnaire d'Epworth pour évaluer le degré de somnolence. Si les troubles s'avèrent légers ou transitoires (circonstances ponctuelles, cauchemars, jet-lag…), le pharmacien peut proposer une prise en charge, sachant que, dans tous les cas, il peut orienter la personne vers un médecin.
Que peut-on conseiller en première intention ?
Toujours rappeler les mesures d'hygiène de sommeil qui, si elles ne sont pas appliquées, peuvent avoir des conséquences sur l'endormissement et le déroulement de la nuit : éviter la prise d'excitants le soir (alcool, thé, café, boissons énergisantes), proscrire la pratique du sport en soirée et éviter l'exposition aux écrans avant de se coucher (télévision, tablettes, smartphone…). Il faut également respecter des horaires de coucher et lever réguliers, ne pas dormir dans une chambre surchauffée et savoir repérer ses besoins en sommeil c’est-à-dire aller se coucher quand on en sent la nécessité.
Et en matière de traitements ?
Questionnez le patient pour savoir s'il se traite, et si ça n'est pas le cas vous disposez d'un large éventail de solutions. Les médicaments d'allopathie conviendront à ceux qui ne sont pas sensibles aux compositions naturelles. Dans le cas contraire, orientez vers la phytothérapie, l'aromathérapie, l'homéopathie ou la micronutrition, sachant que ces thérapies peuvent être associées entre elles pour un effet synergique.
La phytothérapie permet d'adapter la plante (extrait sec titré ou totum d'actifs) à la nature du trouble : l'aubépine s'il s'agit de combattre l’éréthisme cardiaque, la valériane utilisée contre l'anxiété, la passiflore en cas de difficultés à s'endormir, l'escholtzia si la personne souffre de réveils nocturnes (qui peuvent aussi être un signe de dépression nécessitant un questionnement plus poussé). L'aromathérapie permet aussi de choisir parmi les huiles essentielles (lavande officinale, orange douce, mandarine, petit grain bigarade…). Elle met en œuvre la pharmacologie du chémotype utilisé mais agit également par l'odorat, d'où l'importance de faire sentir l'essence à la personne avant la vente (certaines huiles essentielles peuvent aussi être utilisées en perfusion aromatique). En homéopathie, on pourra proposer des granules de passiflora composée, alors qu'en micronutrition on comptera sur le tryptophane, précurseur de la mélatonine, ou la mélatonine pour réguler l'effet des décalages horaires. Le magnésium, pour sa part, est une valeur sûre en cas de stress et de manque de sommeil.
* École de formation qualité d'IFMO (Initiative française du marketing officinal).
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