AU DÉBUT, c’est une affaire d’inspiration. « Ca vient quand ça vient, décrit Pascal Jumel avec des mots brefs mais évocateurs. En déjeunant, en se rasant… Ce sont des idées que l’on griffonne sur des bouts de papiers. » Pour ce pharmacien albigeois, la création à ce moment précis n’a aucun caractère d’urgence. Les idées vont et viennent, « c’est une réflexion agréable, faire naître ainsi quelque chose à partir de zéro ». Puis arrive le moment où il met enfin le doigt sur un mécanisme. Car le jeu de sociétés, c’est avant tout créer un mécanisme sur un thème. Le dernier en date, Tweegles, est fondé sur les avanies que subissent sur terre des petits monstres extraterrestres. Une fois le mécanisme trouvé, identifié, un autre processus se met en route, celui du test. Et les premiers testeurs de Pascal Jumel sont ses propres enfants, deux garçons de 12 et 9 ans. C’est d’ailleurs ainsi que sa passion du jeu de société a commencé. « Le premier que j’ai créé, c’était justement pour eux, se souvient-il. Cela m’a absorbé tout entier sans que je m’en rende véritablement compte. » Grâce à l’aide de ses enfants, mais aussi de son épouse, également pharmacienne, Pascal Jumel définit alors un prototype.
Joueurs confirmés.
Là commence, une deuxième phase de tests, plus « professionnelle » dans le sens où le jeu est confronté à des joueurs confirmés lors de festivals spécialisés, ceux par exemple de Toulouse ou de Parthenay. Confrontation qui permet de faire évoluer le jeu, d’en modifier les règles selon les réactions recueillies auprès de ces spécialistes du jeu de société. Une fois ce travail achevé, le jeu peut être présenté à un éditeur, au cours d’un festival, ou en dehors. Après, c’est une question de chance, selon que le jeu séduit ou pas. « La difficulté est d’apporter le petit plus par rapport à ce qui existe sur le marché, car il sort beaucoup de jeux, il est important d’avoir un apport ludique différencié », explique Pascal Jumel. Le rôle de l’éditeur est alors de proposer éventuellement de peaufiner les règles, même parfois de demander de changer le thème du jeu en fonction de ce qui est le plus vendeur, de s’occuper du graphisme et de la distribution, bref, un classique rôle d’éditeur.
Pour son jeu le plus récent, Tweegles, Pascal Jumel a collaboré avec Jérémie Caplanne, autre créateur de jeu de société. « Lors du travail autour de mon premier jeu, Crèpes Party, j’avais rencontré Jérémie, nous avons sympathisé et, sur Tweegles, une idée qui vient de lui, j’ai retravaillé tout le jeu car il bloquait sur certains de ses aspects », raconte-t-il. Tweegles est un jeu qui fait appel au sens de l’observation et aux réflexes. Il a reçu le trophée Coup de cœur du public lors du Festival de Parthenay 2011, selon Pascal Jumel. « L’éditeur l’a pris spontanément », précise-t-il. Un an plus tard, le temps qu’il faut pour être adapté et commercialisé, Tweegles est dans les boutiques. Ce n’est pas pour autant que ses créateurs en espèrent des revenus conséquents. « Avec 10 boîtes de Tweegles, je peux juste me payer un café sur une terrasse », sourit-il. C’est comme le monde de l’édition littéraire, seule une poignée de créateurs en vit. Pour Pascal Jumel, cela reste avant tout un loisir et l’occasion d’un partage en famille.
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