« Nous sommes à la croisée des chemins »

« Nous sommes à la croisée des chemins, résume Pierre Gavid, président du conseil de l’Ordre du Poitou Charentes (670 officines au total). Si nous constatons que l’enthousiasme des étudiants ne faiblit pas pour leur future profession, nous devons réfléchir aux moyens de pérenniser leur activité dans une époque difficile. » Pour lui, tout n’est pas noir et de nouvelles donnes vont apparaître, au niveau de la rémunération, mais aussi de la façon d’exercer. « Le Conseil de l’Ordre intervient auprès des professionnels en difficulté, conscient des phénomènes locaux de désertification médicale qui sont patents en Poitou Charentes, indique-t-il. Nous sommes en relation avec les ARS et les politiques locaux pour veiller à ce que la santé publique soit maintenue partout sur l’ensemble du territoire, ce qui fait partie des missions de l’Ordre. Ceci dit, d’autres régions françaises connaissent des problèmes identiques liés à leur situation géographique ou économique, et la nôtre n’est pas plus mal lotie qu’ailleurs. » Mais, ajoute-t-il, « nous assistons à des fermetures, voire des faillites, qui n’auraient pas eu lieu il y a vingt ans ». Quant aux jeunes confrères, « leur installation connaîtra une mutation, liée au prix des officines, et à différents paramètres, dont la localisation ou la rentabilité de leur commerce. Il faudra leur apporter des conditions correctes leur permettant d’exercer leur métier. Mais je me félicite du professionnalisme de nos pharmaciens, qui font très correctement un métier difficile, dans une époque difficile ».