Unir les deux acteurs mondiaux majeurs de la santé animale, telle est l'ambition de Boehringer Ingelheim, qui vient de fusionner avec Merial. Le laboratoire vise ainsi la place de numéro 1. « Nous ne sommes pas dans le schéma d'une acquisition forcée. Les deux entreprises sont en bonne santé économique et finiront probablement l'année 2016 avec une croissance double de celle marché, qui s'établit autour de 5 %. Pour moi, nous sommes dans une bonne position pour devenir numéro 1 mondiaux », souligne Erick Lelouche, président de Boehringer Ingelheim Santé animale en France.
Opportunités de développement
En 2015, Merial a réalisé 2,5 milliards d'euros de ventes nettes, soit environ le double de Boehringer Ingelheim, avec 1,3 milliard d'euros. « La santé animale est un axe stratégique de développement sur le long terme pour Boehringer Ingelheim. Les animaux de compagnie sont devenus des membres de la famille et les consommateurs s'attendent à des normes médicales high-tech. Ils sont tout à fait prêts à dépenser de l'argent pour la santé de leurs animaux de compagnie », estime Joachim Hasenmaier, directeur de la division Santé animale de Boehringer Ingelheim. « De même dans l'élevage, on constate une demande accrue de protéines animales dans les marchés émergents. Le bien-être des animaux et la sécurité alimentaire sont au cœur des préoccupations des consommateurs dans le monde occidental, mais de plus en plus dans les pays émergents également. En outre, on remarque une inquiétude croissante des consommateurs au sujet de l'utilisation d'antibiotiques pour la production d'animaux d'élevage. Dans ce contexte, nous avons une opportunité de développement des vaccins et des antiparasitaires, et un potentiel pour s'implanter sur des segments complexes (diagnostics, probiotiques) », relève-t-il. « Actuellement, notre division santé animale compte plus de 2 000 salariés aux États-Unis et 400 en Allemagne. Elle est plus américaine qu'allemande, note Joachim Hasenmaier. Contrairement à Merial qui a 2 000 salariés en France… »
Disparition du nom de Merial
« Le futur pour les deux entreprises sera d'avoir une forte présence aux États-Unis, mais aussi en Europe. Nous allons notamment accroître la R & D à Lyon », prévoit-il. Actuellement, Merial effectue 61 % de ses ventes sur le marché des animaux de compagnie et 39 % sur celui de l'élevage, tandis que Boehringer Ingelheim a la proportion inverse (36 % animaux de compagnie contre 64 % pour les animaux d'élevage). « Nous avons une vraie complémentarité », estime Joachim Hasenmaier. Cette complémentarité se retrouve au niveau des sites de production. Merial possède 15 sites de production de vaccins, contre 4 pour Boehringer, et Merial est « leader dans les médicaments antiparasitaires, un segment important qui manquait à Boehringer », estime-t-il.
Courant 2017, le nom de Merial disparaîtra, remplacé par le nom « Boehringer Ingelheim Santé animale ». Le siège mondial sera situé à Ingelheim, en Allemagne, et l'entreprise comptera plus de 10 000 employés dans le monde. Une nouvelle identité visuelle sera dévoilée courant 2017. Le laboratoire prévoit un portefeuille de produits « solide et plus diversifié, avec 59 % sur le marché des animaux de compagnie et 41 % sur les animaux de production, note Erick Lelouche. L'objectif est de devenir un leader mondial de la prévention des maladies grâce aux vaccins et aux antiparasitaires ».
Malgré la fusion, Boehringer Ingelheim envisage de conforter sa position en France. « Le groupe Boehringer Ingelheim a confirmé sa volonté de poursuivre et de maintenir les investissements à Lyon », rassure Éric Lambert, secrétaire général de Merial. En effet, 70 millions d'euros d'investissement sont prévus pour de nouveaux bâtiments R & D sur le site de Lyon porte des Alpes, 40 millions pour le développement de biogénérateurs et 15 millions pour produire des vaccins effervescents. « Nous avons également décidé de reconstruire les fonctions support qui étaient auparavant intégrées chez Sanofi, ce qui a permis la création de 125 nouveaux postes chez Merial », précise-t-il.
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