Questions sur ordonnance

Monsieur Marc A., 50 ans

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Publié le 14/04/2020
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Suivi pour diabète de type 2 depuis près de trois ans, Monsieur A. est un patient plutôt rigoureux dans le suivi de son ordonnance mais qui ne parvient que plus difficilement à s’astreindre à un mode de vie adapté à sa maladie, entre sédentarité et alimentation souvent trop riche et sucrée : son traitement par metformine a été complété il y a quelques mois par un autre ADO, la sitagliptine, désormais prescrite sous forme d’une association fixe. Monsieur A. bénéficie également aussi d’un traitement antihypertenseur car sa tension s’est révélée un peu élevée lors des deux dernières consultations.

Janumet                                                                     un cp matin et soir

Périndopril/indapamide 10/2,5 mg                             un cp le matin

Qsp un mois

À renouveler trois mois

 

Quels principes actifs ?

Janumet (ou Velmetia) est une association fixe de deux ADO : la metformine (1 000 mg), constituant la référence dans le traitement du DT2, et un inhibiteur de la DPP-4 (iDDP4), la sitagliptine (50 mg). Ces médicaments agissent en synergie : le premier est un insulino-sensibilisateur et le second un insulino-sécréteur. En seconde ligne, une bithérapie metformine + iDPP4 est préférée depuis quelques années à une bithérapie metformine + sulfonylurée.

L’association périndopril/indapamide conjugue l’action antihypertensive d’un diurétique analogue aux thiazidiques, l’indapamide (2,5 mg), et celle d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), le périndopril (10 mg).

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Susceptible de déséquilibrer la glycémie, l’association d’un IEC à Janumet peut imposer une réévaluation de la prescription. Le médecin aurait dû prévoir une visite de contrôle dans les semaines faisant suite à cette nouvelle prescription.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Le conseil du pharmacien

Le traitement médicamenteux d’un DT2 n’est évidemment pas exclusif des mesures d’hygiène de vie (régime alimentaire avec particulière surveillance du poids, exercice physique) : il importe de toujours le rappeler à ce patient peu compliant sur ce point.

Ne pas négliger le risque de survenue d’une acidose lactique sous metformine, exceptionnelle mais potentiellement grave. Cet événement iatrogène est connu du patient, sensibilisé par son diabétologue comme par son médecin de famille.

Il importe de s’abstenir de consommer de l’alcool avec ce traitement, et de suivre régulièrement la fonction hépatique.

L'utilisation des iDPP4 s’associe à un risque de survenue de pancréatite aiguë. Le patient en est informé et sait que le signe clinique cardinal de cette affection est une douleur abdominale intense et persistante. En cas de suspicion de pancréatite, Janumet sera arrêté ; si la pancréatite aiguë est confirmée, Janumet ne sera pas réintroduit.

Nicolas Tourneur

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3595