Questions sur ordonnance

Monsieur Éric D., 59 ans

Publié le 21/01/2019
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Ayant fumé presque un paquet/jour pendant environ 30 ans et ayant beaucoup de difficultés à mettre un terme au tabagisme, M. D. présente une BPCO d’évolution modérée, objet d’un suivi depuis environ 8 ans. Face à des symptômes s’aggravant, son médecin de famille l’a orienté vers une consultation de pneumologie. Le spécialiste a prescrit une association fixe (Relvar Ellipta) favorisant une observance souvent défaillante. Traitement symptomatique, traitement antitabagique, kinésithérapie : ce patient devra être observant sous peine de voir la pathologie évoluer inéluctablement vers une insuffisance respiratoire chronique sévère.

Relvar Ellipta 92/22 µg           1 bouffée par jour (matin ou soir) à une heure fixe

Ventoline 100                        si sensation d’oppression thoracique, un flacon

Nicopatch 21 mg                    un patch/jour 

Traitement pour un mois 

Quels sont les principes actifs ?

Traitement de seconde intention, Relvar Ellipta est une association fixe inhalée d’un bêta-2 agoniste d'action prolongée (vilantérol) et d’un corticoïde (fluticasone) ayant un effet symptomatique. Elle réduit la fréquence des exacerbations sans effet sur la mortalité.

Destiné au traitement symptomatique des épisodes aigus, le salbutamol (Ventoline) est inhalé « à la demande », notamment lors d’efforts.

Les patchs de nicotine (Nicopatch) facilitent le sevrage du tabac en réalisant une substitution nicotinique dont l’efficience reste incertaine chez ce patient encore insuffisamment préparé psychologiquement.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

L’association de salbutamol d’action immédiate et de vilantérol d’action prolongée ne pose pas de problème tant qu’il s’agit simplement de traiter une exacerbation aiguë.

Et les posologies ?

Ne pas dépasser la posologie prescrite, même si les symptômes sont améliorés. Le recours à la Ventoline doit demeurer modéré (ne jamais excéder 15 bouffées/jour).

Votre conseil

Le tabagisme demeurant le principal facteur de risque de BPCO : il est indispensable que M. D. fasse le deuil de la cigarette et s’astreigne à la pratique d’une activité physique douce mais régulière (marche, etc.), encouragé par le kinésithérapeute. La dyspnée constitue un élément majeur de perturbation de la qualité de vie dans l’évolution de la BPCO : elle incline cependant trop souvent le patient à limiter l’exercice, à se sédentariser, à emprunter systématiquement ascenseur ou escalier mécanique et à éviter tout effort, même gérable.

Nicolas Tourneur

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3488