Questions sur ordonnance

Monsieur Arnaud G., 68 ans

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Publié le 03/12/2018
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M. G. se partage entre son jardin, sa maison et ses amis avec lesquels il passe de longs moments au café. Traité pour hypertension depuis maintenant près de dix ans, victime d’athérosclérose il reste cependant peu convaincu de l’intérêt d’un suivi médical - avant tout destiné à rassurer son épouse -. Ah oui : ce client présente aussi une ordonnance du dentiste pour de l’Éludril et du paracétamol… Que vous inspire-t-elle ?

Aténolol 50 mg/nifédipine 20 mg     1 gélule/jour

Atorvastatine                                    1 comprimé au dîner

Clopidogrel 75 mg                              1 cp chaque matin

 

Quels principes actifs ?

L’association aténolol/nifédipine a une activité antihypertensive du fait de l’action d’un bêtabloquant, l’aténolol (50 mg), et de celle d’un inhibiteur calcique vasodilatateur, la nifédipine (20 mg).

L’atorvastatine est une statine, un inhibiteur de l’HMG-CoA-réductase, indiquée essentiellement dans le traitement des hypercholestérolémies pures ou mixtes. Les statines permettent d’espérer une réduction de 25 à 60 % du taux de LDL-C, selon la posologie utilisée et la puissance de la molécule. Leur usage doit rester prudent chez un patient ayant des problèmes avec l’alcool (toxicité hépatique potentielle, à surveiller)… mais il est difficile d’évoquer cette question avec Monsieur G., tout comme la nécessité d’associer un régime alimentaire adapté.

Le clopidogrel est un anti-agrégant plaquettaire indiqué en prophylaxie des événements liés à l’athérothrombose. Il est pertinent pour prévenir la constitution d’un caillot au niveau des plaques d’athérome.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Le médecin a oublié de préciser le dosage de l’atorvastatine : en consultant le dossier pharmaceutique du patient, le pharmacien constate qu’il s’agit de comprimés à 40 mg.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil ?

Les conseils sont nombreux dans ce contexte difficile ! Le pharmacien propose régulièrement à ce client un traitement de substitution nicotinique - qu’il refuse -, lui remet des brochures d’information sur les dyslipidémies et, surtout, il rappelle l’importance de signaler au médecin la survenue de toute douleur, crampe ou faiblesse musculaire (signe prodromique d’une possible rhabdomyolyse sous statine).

Monsieur G. présentant une ordonnance du dentiste pour des flacons de bain de bouche et du paracétamol, il est facile de comprendre qu’il doit subir un geste chirurgical : il s’agit d’une simple extraction dentaire. Le pharmacien l’invite à contacter dentiste comme médecin en vue d’un avis : l’usage du clopidogrel majore le risque hémorragique. 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3478