Questions sur ordonnance

Mme Zoé H., 39 ans

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Publié le 05/11/2018
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Nicolas Tourneur

 

 

 

Fivasa 400mg                                     1 comprimé matin, midi et soir

Betnésol solution rectale                   1 lavement chaque soir

Diclofénac 50mg                                1 cp matin et soir

Paracétamol 500mg                            trois boîtes

 

 

            Madame H. est atteinte d’une rectocolite hémorragique (RCH) évoluant depuis maintenant une dizaine d’années. Les phases aiguës restent rares, mais, à l’occasion d’un déménagement stressant, elle présente un épisode de rectorragies accompagnant des selles impérieuses. En cette période de vacances, elle a consulté le remplaçant de son médecin traitant.

 

Quels principes actifs ?

 

> La mésalazine (Fivasa) est un anti-inflammatoire intestinal de structure salicylée, indiqué dans le traitement des poussées légères à modérées de RCH ainsi que dans le traitement d’entretien de cette affection ou de la maladie de Crohn.

> Le Betnésol a pour principe actif un glucocorticoïde, la bétaméthasone : cet anti-inflammatoire puissant est indiqué ici sous la forme de lavement pour traiter localement cette poussée aiguë et les signes hémorragiques.

> Le diclofénac (Voltarène et génériques) est un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS). Madame H. se plaignant de douleurs articulaires, le médecin propose une solution assez inadaptée : les signes algiques, probablement liés à la poussée de RCH, devraient disparaître lors du traitement intestinal et, de plus, un AINS risque toujours d’aggraver l’inflammation intestinale.

> Le paracétamol n’est plus à présenter : il s’agit d’une forme effervescente de paracétamol, antalgique antipyrétique connu, prescrit ici à la demande de la patiente.

 

Y a t-il des insuffisances et des interactions ?

 

Le médecin a oublié de préciser la durée du traitement local par Betnésol. Appelé au téléphone, il précise qu’elle sera de deux semaines.

L’administration d’un AINS pendant une phase aiguë de RCH risque de l’aggraver et d’exposer notamment à un risque hémorragique. En revanche, l’administration de paracétamol ne pose pas de problème, du moins aux doses usuelles.

 

Et les posologies ?

 

Le médecin n’a pas adapté la posologie de Fivasa à l’état de sa patiente : en phase aiguë, il est logique d’augmenter la dose, en passant par exemple à 2,4g/j au lieu de 1,2g/j (il est possible d’aller jusqu’à 4,8g/j). Les autres posologies sont correctes mais le prescripteur aurait dû mentionner la dose journalière maximale de paracétamol.

 

Votre conseil

 

L’administration du lavement est réalisée de préférence le soir, au coucher, en suivant les instructions du fabricant. Par ailleurs, le pharmacien souligne quelques principes diététiques simples. En dehors des phases de poussée, le régime alimentaire est normal. En phase aiguë, il importe de privilégier un régime appauvri en résidus (fruits, crudités, légumes, céréales, etc.) ainsi qu’en lactose mais de veiller à respecter des apports suffisants en sel. La consommation d’alcool est proscrite.

 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3470