Questions sur ordonnance

Mme Virginie A., 39 ans

Par
Publié le 04/06/2018
Article réservé aux abonnés
Mme A. souffre d’une sclérose en plaque récurrente-rémittente dont les récurrences se font plus fréquentes : une cette année et trois l’an passé. Elle demeure suffisamment autonome pour venir chercher le traitement prescrit par un neurologue.

Docteur A. Ksone

Neurologue

34, rue Synapse

75 - Paris

 

Glatiramère 20 mg/ml seringue           une injection SC chaque matin

Baclofène                                            2 cp matin, midi, soir

Escitalopram                                      1 comprimé le matin

Traitement pour deux mois

Quels principes actifs ?

Le glatiramère (Copaxone et générique) est un immunomodulateur augmentant la production de cytokines anti-inflammatoires. Il réduit la fréquence des accès aigus de la maladie sans empêcher la progression du handicap. Mme A. a été formée à l’hôpital à l’auto-injection du médicament présenté sous la forme de seringues pré remplies de petit volume (1 ml). Les symptômes suivant son administration (bouffées vasomotrices, dyspnée, légers troubles du rythme cardiaque) demeurent bénins et transitoires : ce traitement bénéficie d’une tolérance satisfaisante.

Le baclofène, myorelaxant voisin de l’acide g-aminobutyrique (GABA), ralentit la transmission des réflexes mono- comme polysynaptiques par stimulation des récepteurs GABA B de la moelle épinière. Il limite l’incidence des contractures spastiques accompagnant les phases processuelles de la SEP.

L’escitalopram est un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) indiqué en raison d’un syndrome dépressif justifiant ce traitement instauré il y a 4 mois.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Le médecin n’a pas mentionné le dosage de l’escitalopram. Contacté, il confirme qu’il s’agit de comprimés à 10 mg, comme dans son ordonnance précédente.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil ?

Mme A. connait les effets indésirables induits par l’administration de glatiramère : le pharmacien insiste sur la nécessité de changer le site de l’injection sous-cutanée à chacune des administrations quotidiennes pour limiter le risque local d’irritation, de prurit, d’œdème, d’inflammation, de douleur mais aussi la survenue de lipodystrophies irréversibles. Ces injections peuvent être réalisées dans l’abdomen, les bras, les hanches et les cuisses.

Il rappelle les mesures d’hygiène à prendre pour l’auto-injection. Mme A. partant en vacances une semaine, le pharmacien lui confirme que les seringues de glatiramère, devant être normalement conservées à une température comprise entre 2 °C et 8 °C, peuvent, si besoin, l’être entre 15 °C et 25 °C pendant un mois, avant d’être remises au réfrigérateur (si, n’ayant pas été utilisées, elles ont été conservées dans leur conditionnement primaire d’origine).

Même si Mme A. dit ne pas ressentir les effets sédatifs du baclofène, ce médicament peut induire des signes de dépression centrale avec sédation, vertiges, troubles visuels : la prudence s’impose au volant !

Nicolas Tourneur

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3441