Virginie Buisson, titulaire à Morsang-sur-Orge (Essonne) : « pourquoi je voterai Macron »
Installée depuis 10 ans à Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne, Virginie Buisson n’a aucun doute. Dimanche, elle glissera un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne. Certes, reconnaît la titulaire, elle n’adhère pas à 100 % à son programme santé. En particulier, sa proposition de dispenser les médicaments à l’unité. « Je pense que c’est une fausse bonne idée », estime la pharmacienne. Elle sera également vigilante à toute tentative de remise en cause du monopole pharmaceutique.
Mais, selon elle, la question est loin d’être tranchée. « Emmanuel Macron est pragmatique, affirme-t-elle. Si les pharmaciens lui démontrent bien leur rôle essentiel dans l’accès aux soins de la population, comme ils l’ont fait en s’engageant dans le développement des génériques en France, il ne reviendra pas sur le monopole, ni sur l’organisation du maillage. » D’ailleurs, fait-elle remarquer, il a simplement évoqué une concertation sur la question de la vente de médicaments sous la responsabilité de pharmaciens, hors les murs des officines traditionnelles. Concertation qui serait menée par le ministère de la Santé et non pas par Bercy. Autrement dit, selon elle, on est loin d’une prise de position en faveur de la vente de médicaments en GMS.
Quoi qu’il en soit, Virginie Buisson insiste, c’est d’abord la vision de la société, du travail et de l’entreprise du candidat d’En marche ! qui la motive à voter pour lui. « On ne peut pas se prononcer uniquement par rapport à sa profession, il s’agit tout de même d’élire un président de la République ! » martèle la titulaire. « Emmanuel Macron ne voit pas la France comme un pays sur le déclin, explique-t-elle. Il ne considère pas non plus les évolutions de la société, telle que la digitalisation, comme un handicap, mais au contraire comme une opportunité, comme un moyen de réaliser des économies et de simplifier la vie et les tâches administratives des citoyens. » Elle aime aussi son engagement envers le monde de l’entreprise. « La suppression du RSI, qui est vraiment pesant pour nous, indépendants, est une bonne chose, souligne-t-elle. Nous payons des cotisations, peut-être un peu moins élevées que celles des salariés, mais nous bénéficions de prestations modestes. Nous n’avons pas de congés de maternité, ni d’indemnités journalières en cas de maladie. Aujourd’hui, nous sommes obligés de souscrire à une assurance privée si l’on veut être mieux protégés. »
Elle adhère à sa proposition d’assurance chômage universelle, y compris pour les entrepreneurs et les indépendants, qui permet « d’envisager l’avenir de façon plus sereine ». Elle souscrit à sa politique de baisses de l’impôt sur les sociétés, des charges sociales, patronales et salariales, qui « va redonner de l’air aux entreprises et du pouvoir d’achat aux salariés ». Elle partage, enfin, ses engagements pour la formation des employés qui serait gérée par l’État, et non plus par « des organismes qui ont parfois abusé du système », et qui donnerait la priorité aux personnes en ayant le plus besoin, tels que les non diplômés et les chômeurs. Et puis, pour la pharmacienne, Emmanuel Macron incarne le renouveau en politique. « Son programme est construit sur la base d’une démarche participative, intégrant des propositions remontées du terrain », indique-t-elle. Instauration de la parité stricte, absence de casier judiciaire pour les élus, interdiction du cumul des mandats et intégration de personnalités de la société civile, la séduisent également. Enfin, élément important à ses yeux, « il n’est pas anti-européen, au contraire ». « Une sortie de l’euro serait une catastrophe pour les Français et les entreprises », s’inquiète la titulaire.
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