Questions sur ordonnance

M. Jean-Pierre D., 52 ans

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Publié le 19/03/2018
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Monsieur D. est suivi pour diabète de type 2 depuis près de 3 ans : il est bien observant au traitement mais ne parvient pas à s’astreindre à un mode de vie adapté à sa maladie : son traitement par metformine a été complété il y a quelques mois par un autre ADO, la sitagliptine. Bien équilibré, ce traitement lui est désormais prescrit sous forme d’une association fixe. Monsieur D. bénéficie également désormais d’un traitement antihypertenseur car sa tension s’est révélée élevée lors des deux dernières consultations.

Janumet                                                                     un cp matin et soir

Périndopril/indapamide 10/2,5 mg                             un cp le matin

Qsp un mois

À renouveler trois mois

 

Quels principes actifs ?

Janumet est une association fixe de deux ADO : la metformine (1 000 mg), constituant la référence dans le traitement du DT2, et un inhibiteur de la DPP-4 (iDDP4), la sitagliptine (50 mg). Tous deux agissent en synergie : le premier est un insulino-sensibilisateur et le second un insulino-sécréteur. En seconde ligne, une bithérapie metformine + iDPP4 est désormais préférée à une bithérapie metformine + sulfonylurée.

Le générique périndopril/indapamide (princeps : Biprétérax) associe deux antihypertenseurs : un diurétique analogue aux thiazidiques, l’indapamide (2,5 mg), et un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), le périndopril (10 mg).

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

L’association d’un IEC à Janumet peut déséquilibrer la glycémie et imposer une réévaluation de la prescription. Le médecin aurait dû prévoir une visite de contrôle dans les semaines faisant suite à cette nouvelle prescription.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Le conseil du pharmacien

Le traitement médicamenteux d’un DT2 n’est évidemment pas exclusif des mesures d’hygiène de vie (régime alimentaire avec particulière surveillance du poids, exercice physique).

Ne pas négliger le risque de survenue d’une acidose lactique sous metformine, exceptionnelle mais souvent grave. Cet événement iatrogène est connu du patient, sensibilisé par son diabétologue comme par son médecin de famille.

Il importe de s’abstenir de consommer de l’alcool avec ce traitement, et de suivre régulièrement la fonction hépatique.

L'utilisation des iDPP4 s’associe à un risque de survenue de pancréatite aiguë. Le patient doit en être informé et savoir que le signe clinique cardinal de cette affection est une douleur abdominale intense et persistante. En cas de suspicion de pancréatite, Janumet sera arrêté ; si la pancréatite aiguë est confirmée, Janumet ne sera pas réintroduit.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3420