questions sur ordonnance

M. Eugène V., 70 ans

Publié le 23/01/2012
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Traité depuis près de 10 ans pour HBP, d’abord par Tadenan® puis par Chibro-Proscar®, Monsieur V. l’est également pour hypertension artérielle depuis six ans. Un mois après que le médecin a modifié son traitement, en prescrivant, face aux symptômes prostatiques résistants, deux médicaments différant des précédents, il se plaint de vertiges parfois handicapants, notamment lorsqu’il se relève après la sieste.

Quels principes actifs ?

Le dutastéride (Avodart), un inhibiteur de la 5-alpha-réductase, est proche du finastéride (Chibro-Proscar).

La tamsulosine (Josir, Mecir, Omexel, Omix) bloque sélectivement les récepteurs α-1 au niveau des muscles de la prostate et du col vésical.

C’est essentiellement cette composante alphabloquante qui explique l’iatrogénie posturale (vertiges, étourdissements). Elle peut être aussi à l’origine d’asthénie, de somnolence. Les alphabloquants (Hytrine, Josir, Mecir, Minipress, Omexel, Omix, Silodyx, Urorec, Xatral, Zoxan) sont contre-indiqués en cas d’hypotension ou d’antécédents d’hypotension orthostatique. Chez le sujet hypertendu, il est possible d’observer la survenue de palpitations, rarement d’une tachycardie. Le traitement doit être suspendu chez un patient coronarien présentant des signes de réapparition ou d’aggravation d’un angor.

Le Bêta-Adalate®, indiqué dans l’HTA, associe aténolol, un ß-bloquant et nifédipine, un antagoniste calcique.

Y a – t-il des insuffisances et des interactions ?

Le médecin aurait dû préciser que la gélule de Josir s’avale, de préférence, après un petit-déjeuner consistant ou au décours d’un même repas, tous les jours. L’Avodart® peut être pris par contre au cours ou en dehors des repas.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil

La capsule d’Avodart ne doit pas être ouverte, croquée ou mâchée car le contact avec son contenu peut être irritant pour l’oropharynx. De même, éviter tout contact avec une capsule endommagée.

La gélule de Josir ne doit pas non plus être écrasée ou altérée lors de la prise.

Les vertiges, évidemment gênants, régressent avec la poursuite du traitement. L’effet additif de la tamsulosine sur le traitement antihypertenseur explique l’importance des vertiges ici. Vous conseillez au patient de revoir le médecin : celui-ci pourra réduire si possible la posologie du traitement anti-hypertenseur. Déconseillez à M. V. de conduire plus que le strict minimum pour ne pas risquer un accident…


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2891