QUAND Lydwin Hounkanlin nous décrit son emploi du temps, on se demande s’il lui reste du temps pour dormir ! D’autant plus que tout ce qu’il fait, il le fait à fond. Qu’il s’agisse de la pharmacie, de l’audioprothèse, de sa passion pour la plongée sous-marine ou encore des cours qu’il donne à la faculté de pharmacie de Poitiers, ces multiples activités, a priori éparses, forment un ensemble d’une grande cohérence et enrichissent la pratique officinale de ce jeune pharmacien.
De la pharmacie à l’audioprothèse, il n’y a qu’un pas. Et ce n’est pas qu’une expression. Adjoint dans une pharmacie de Saint Julien l’Ars, dans la Vienne, Lydwin a ouvert son cabinet d’audioprothésiste juste à côté de l’officine où il exerce. « Je souhaitais que les deux activités soient distinctement séparées l’une de l’autre, dans des bâtiments différents », explique-t-il. Mais au fait, pourquoi l’audioprothèse ? « J’étais diplômé de pharmacie depuis un an quand j’ai débuté ma formation d’audioprothésiste à Paris, au conservatoire des Arts et Métiers. Je voulais compléter mes compétences. Le DU d’orthopédie en poche, j’ai voulu approfondir le domaine du matériel médical et j’ai donc passé le concours d’audioprothésiste en 2005. » Après cinq années d’exercice d’audioprothèse, Lydwin Hounkanlin trouve de nombreuses similitudes avec l’orthopédie : « En orthopédie comme en appareillage pour les oreilles, il faut savoir trouver des compromis entre confort et efficacité. Il faut adapter l’appareil auditif ou le dispositif médical au patient pour que cela soit le plus confortable possible. »
Une expérience relationnelle enrichissante.
Quand il a ouvert son cabinet d’audioprothèse, en 2008, Lydwin Hounkanlin a découvert une autre relation avec le patient, en tête-à-tête, dans un espace confidentiel pour un examen plus approfondi… une manière d’exercer qui arrive aujourd’hui à l’officine, avec la mise en place des entretiens pharmaceutiques. L’expérience relationnelle qu’il a acquise lui confère une longueur d’avance pour l’application des nouvelles missions du pharmacien : « Les entretiens pharmaceutiques représentent une véritable avancée et contribueront à une meilleure reconnaissance des compétences de notre profession de pharmacien », se réjouit ce jeune confrère, même s’il reconnaît les limites de ces rendez-vous patients : « En tant qu’audioprothésiste, j’essaie de m’adapter le plus possible au patient, selon son âge et son niveau de compréhension. J’adapte mon discours mais également le nombre de séances pour réaliser le suivi. Les entretiens pharmaceutiques ne permettent pas cette souplesse parce que leur durée et leur fréquence annuelle sont verrouillées et que leur contenu est protocolisé. »
L’autre différence que souligne Lydwin Hounkanlin concerne la relation avec les médecins : « Il ne m’est jamais arrivé en tant que pharmacien de prendre un papier à en-tête de la pharmacie et d’écrire mes observations concernant le traitement d’un patient. Pourtant, ce serait envisageable. Mon activité d’audioprothésiste m’amène en revanche à des rapports plus médicaux avec les médecins ORL. Je leur envoie les bilans concernant l’appareillage des patients, ou je leur écris pour demander un avis médical suite à une constatation. »
Repousser les limites de son exercice.
Comme si son temps plein d’adjoint et son (gros) mi-temps d’audioprothésiste ne suffisaient pas, Lydwin Hounkanlin est aussi maître de conférences en charge de la sixième année du cursus officine. Il intervient également en troisième année dans l’UE (unité d’enseignement) conseil officinal. « L’enseignement impose de se remettre à jour continuellement. J’encadre des thèses d’exercice, sur des problématiques qui concernent directement le pharmacien d’officine. Ces travaux mériteraient d’ailleurs d’être diffusés largement auprès de mes confrères officinaux. » Cette volonté de toujours repousser les limites de ses connaissances et de son savoir-faire, Lydwin Hounkanlin l’exprime dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. Amateur de plongée sous-marine, il aurait pu passer ses quatre niveaux et s’en satisfaire. Mais il en veut plus et prépare actuellement son monitorat fédéral de plongée : « la plongée est d’abord une façon de m’évader, de me vider la tête. C’est aussi une passion que je partage avec ma femme, pharmacien aussi. En devenant moniteur, j’espère pouvoir transmettre ce plaisir. » Un ensemble décidément très cohérent.
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