L’Ordre des pharmaciens réagit vivement au projet d’autorisation de vente sur Internet de médicaments. L’ordonnance, présentée mercredi 19 décembre par Marisol Touraine en Conseil des ministres et visant à encadrer la vente en ligne des spécialités pharmaceutiques, est en cours de finalisation. Ce texte soulève de nombreuses objections de la part de l’institution ordinale, qui souligne dans un communiqué les risques majeurs associés, selon elle, au commerce électronique des médicaments : « La délivrance électronique ne permet pas l’usage de la carte vitale et donc l’accès au dossier pharmaceutique qui permet d’effectuer l’analyse des redondances et des interactions de substances actives ; Il est contradictoire de vouloir lutter contre la surconsommation médicamenteuse et de favoriser des sites à finalité essentiellement commerciale et non de santé publique ; Cette surconsommation potentiellement iatrogène est inéluctable : le patient consommateur sera incité à acheter en quantité pour éviter les frais de port, alors que le pharmacien doit s’appliquer, comme l’impose son code de déontologie, à ne délivrer que les quantités strictement utiles ; L’Internet menace gravement une des dimensions essentielles des professions de santé : la confidentialité. Là où le dossier pharmaceutique est crypté, l’échange d’e-mails ne l’est pas ; Ce ne sont pas les médicaments proposés en ligne par les pharmaciens qui seront contrefaits, ce sont les pharmacies qui seront falsifiées. La prolifération de sites vendant tout et n’importe quoi en matière de santé et parapharmacie, sous des dehors pseudo-pharmaceutiques, met en danger les patients qui ne se repéreront pas dans cette jungle électronique. Tous les labels peuvent être falsifiés ; La délivrance par Internet complexifie les contrôles à réaliser et rend plus difficile la vérification du respect des règles professionnelles. »
Pour toutes ces raisons, et dans l’attente de la version définitive de l’ordonnance ministérielle, l’Ordre estime aujourd’hui que si « l’autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable, elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique, aussi longtemps que ces périls ne seront pas jugulés ».
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