Déserts médicaux

L’officine se défend

Publié le 05/01/2012
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Maintenir une pharmacie de proximité

Maintenir une pharmacie de proximité
Crédit photo : S. toubon

LA LUTTE contre les déserts médicaux sera sans doute l’un des thèmes de la prochaine campagne pour l’élection présidentielle. Entre les pros et les anti-mesures coercitives pour l’installation des médecins, les débats s’annoncent serrés. Victimes de l’absence de praticiens dans certaines zones, les officinaux comptent bien faire entendre leur voix. En particulier ceux exerçant dans les campagnes qui sont les premiers touchés par le départ du médecin du village. Orphelins de leurs prescripteurs, ces pharmaciens voient souvent leur avenir s’assombrir. Pour y remédier, l’Association de pharmacie rurale (APR) a donc proposé aux pouvoirs publics son concept d’officine dédiée de proximité. En pratique, tout patient domicilié dans une commune ayant perdu son dernier praticien, ou résidant dans un village appartenant à la zone de chalandise d’une officine, doit être tenu de se faire dispenser des médicaments remboursables par cette seule pharmacie. Dans le cas contraire, il serait moins bien remboursé. Mais l’idée est loin de séduire le ministre de la Santé. Face à ce refus, l’APR ne baisse pas les bras et adresse au ministre un nouveau projet. L’association préconise désormais que les habitants des communes dont le médecin part pour rejoindre une maison de santé pluridisciplinaire puissent passer un contrat de suivi thérapeutique avec la pharmacie de leur choix. Elle plaide également en faveur du maintien de cabinets médicaux « satellites » après le départ de médecins vers une maison de santé. « Nous n’avions pas apprécié que notre projet initial puisse créer une inégalité d’accès aux soins, dans le sens où certains patients auraient été obligés d’être rattachés à une pharmacie et d’autres pas », reconnaît le président de l’APR, Benoît Thiébaut, qui assure que les nouvelles propositions ont reçu un bon accueil de la part des pouvoirs publics. « Nous avons le grand espoir d’arriver à sauver les officines qui vont perdre leur médecin », affirme-t-il.

C. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2886