62e Congrès national des pharmaciens ce week-end à Strasbourg

L’Europe et la loi Hôpital, patients, santé et territoires au cœur des débats

Publié le 15/10/2009
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Les organisateurs du 62e Congrès national

Les organisateurs du 62e Congrès national
Crédit photo : miguel medina

LE 62e CONGRÈS national des pharmaciens ouvrira ses portes samedi au Palais des Congrès de Strasbourg. Deux jours de débats au cours desquels il sera notamment question de l’Europe et de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’année prochaine devrait, lui aussi, animer discussions. Car, compte tenu de la situation économique actuelle des officines, Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’un des organisateurs du Congrès, a d’ores et déjà prévenu qu’il serait particulièrement attentif au projet de loi 2010. Les baisses de prix et les quelques déremboursements envisagés auront une nouvelle fois un impact sur les trésoreries des pharmacies, alors même que « le poste médicament de ville devient le bon élève de l’ONDAM* », en recul de 0,4 % en 2008, rappelle Philippe Gaertner.

Également organisateur du Congrès national, Yves Trouillet, président de l’Association de pharmacie rurale (APR), estime, quant à lui, que quelques déremboursements n’auront aucun effet sur le déficit abyssal des comptes sociaux. En revanche, déclare-t-il dans le dernier numéro du magazine « Pharmacie rurale », « à force de réduire le chiffre d’affaires des officines, on prend une nouvelle fois le risque d’en pousser quelques unes au dépôt de bilan ». « À l’heure où le réseau des pharmacies françaises s’apprête à faire face à la première pandémie depuis la dernière guerre, il paraît particulièrement mal venu de risquer d’en faire disparaître, ne serait-ce que quelques-unes », ajoute-t-il. Plutôt que de chercher des économies sur le poste médicaments, le président de l’APR explique qu’il serait préférable d’accepter l’idée que le revenu du travail ne suffit plus à financer notre système social. « En allégeant les charges pesant sur le travail, on libérera l’emploi, avance-t-il. Et le système social peut très bien être financé, par étapes, par un déplacement de charges, issues par exemple de taxes existantes ou à venir et n’affectant pas l’économie réelle. L’objectif est de conserver un système libéral ayant une approche sociale équilibrée ». Quoi qu’il en soit, pour l’heure, Yves Trouillet affirme que, malgré la situation dégradée des comptes de la Sécurité sociale, « les responsables politiques feignent de ne pas s’en alarmer et s’évertuent à inventer des mesurettes à peu près aussi efficaces qu’une rustine sur la coque du Titanic ».

* Objectif national des dépenses d’assurance-maladie.
C. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2694