LE DÉVELOPPEMENT d’un enfant, qui dépend en partie de ses gènes, s’effectue surtout en interaction constante avec l’environnement dans lequel il évolue. Or celui-ci s’est considérablement modifié au cours des dernières décennies et l’objectif ultime de l’étude ELFE est de produire ou de faire avancer des connaissances qui contribueront à améliorer la santé et le bien-être de l’ensemble des enfants. « La cohorte ELFE est un outil de choix pour étudier la période périconceptionnelle, la grossesse, le post-partum, l’allaitement, la petite enfance et l’adolescence. Elle permettra ainsi de mesurer, aux différentes étapes de la vie, l’origine et la programmation de la santé et/ou des maladies selon l’hypothèse DoHad (developmental origins on health and diseases), et d’évaluer les inégalités sociales de santé, explique Archana Singh-Manoux, directrice de recherche à l’INSERM ; il est maintenant admis que la construction des inégalités sociales commence très tôt dans l’enfance, voire avant la naissance. »
Les travaux de ELFE mettent l’accent sur trois domaines importants de la santé de l’enfant : la susceptibilité à l’obésité, l’incidence de la qualité de l’air intérieur sur la santé respiratoire, et les séquelles des accidents de l’enfance. Les pistes de ELFE en matière d’obésité sont d’analyser l’influence sur la croissance fœtale et la croissance pondérale ultérieure de l’enfant, de l’état nutritionnel, de la corpulence, et des variations pondérales de la mère au début et pendant de la grossesse, ainsi que l’impact d’un régime restrictif dans l’année qui précède la grossesse. Les variations pondérales du père et son alimentation au cours de cette période seront aussi analysées. « En effet, il existe de plus en plus d’arguments en faveur de l’importance de l’alimentation maternelle et paternelle dans la période périconceptionnelle, elle peut laisser des traces dans le génome (marques épigénétiques) qui modulent le développement de l’embryon », souligne Marie-Aline Charles, directrice de l’étude et de recherche à l’INSERM. Les autres points clés étudiés seront le mode d’allaitement et la diversification alimentaire du jeune enfant.
Troubles respiratoires et traumatismes.
Dans le domaine de la santé respiratoire, l’objectif est de déterminer si l’exposition précoce à des polluants de l’air intérieur a un impact sur la croissance pulmonaire, notamment au cours de l’adolescence. L’hypothèse étant que l’exposition aérobiologique (moisissures) au cours des premières années de vie a probablement un rôle important dans la modulation et l’expression des phénotypes de la maladie asthmatique et allergique de l’enfant. « L’aspect innovant de ce projet sera de disposer des principaux déterminants du mode de vie des enfants, telles que des données socio-économiques, environnementales, des données sur l’asthme et la nutrition, ainsi que de nouveaux outils permettant d’identifier la teneur en moisissures à l’intérieur du logement », se réjouit Chantal Raherison, responsable de l’étude.
Les champs de recherche concernant les accidents de l’enfance porteront sur les conséquences sur le long terme des séquelles de traumatismes, en particulier crâniens, qu’ils soient intentionnels (suicides, agressions) ou non intentionnels (accidents). La cohorte offre l’opportunité de suivre le devenir des accidentés et les conséquences sanitaires, mais aussi sociales et scolaires. Elle permettra de relier la gravité des séquelles aux caractéristiques de l’environnement familial et social de l’enfant, ainsi qu’à son état avant l’accident (autonomie, développement psychomoteur, scolarité, pathologies…). Il sera possible d’élaborer des stratégies de communication et de prévention des accidents graves.
Pour plus d’informations www.elfefrance.fr.
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