Les Suisses sont appelés à voter pour la création d’une caisse d’assurance-maladie de l’État, sur le modèle français, et de renoncer à leurs assurances privées, en équilibre financier depuis des années. Un référendum en ce sens sera soumis dimanche au vote de la population. « En Suisse, depuis 20 ans, les coûts de la santé ont augmenté de 80 %, les cotisations de 125 %, cela ne va plus, cela doit changer », explique à l’AFP Michel Matter, ophtalmologue et président de l’association des médecins genevois, qui plaide pour la fin du régime privé d’assurance santé. Pour la gauche, seule une caisse publique peut stopper cette « explosion » des cotisations et garantir leur utilisation efficace et transparente.
Les défenseurs du référendum accusent par ailleurs les assureurs de mettre les citoyens mauvais payeurs sur liste noire pour inciter les médecins à ne pas les soigner. Les caisses maladie, qui selon la loi ne doivent pas réaliser de bénéfices dans l’assurance-maladie de base, sont aussi accusées d’utiliser les cotisations pour financer leurs campagnes de publicité.
Tout résidant suisse, y compris étranger, a l’obligation de s’assurer pour les soins médicaux de base. Mais chacun peut choisir sa caisse maladie parmi les 61 existantes. Les cotisations, appelées « primes », sont individuelles, indépendantes du revenu, et varient en fonction de la caisse maladie, de la classe d’âge et de la région de domicile. Les assurés peuvent obtenir des rabais sur leurs cotisations en choisissant par exemple une franchise plus élevée (les franchises allant jusqu’à 2 500 francs suisses, soit 2 065 euros) ou une limitation du choix du médecin.
Pour le gouvernement, le Parlement et la droite, ce système de libre concurrence a fait ses preuves et n’engendre pas de dettes, contrairement à ce qui se passe en France, en Italie ou au Royaume-Uni. L’initiative ne prévoit pas de modifier ce système d’assurance-maladie à la carte mais la droite craint qu’à terme les cotisations soient fixées en fonction des salaires, et non du lieu de domicile et de l’âge. « En Suisse nous n’avons pas de déficit, c’est un système qui est sain. On peut effectivement dénoncer un manque de transparence de certaines caisses d’assurance-maladie, mais ce n’est pas l’étatisation des caisses maladies qui va résoudre ces problèmes », souligne Ivan Slatkine, vice-président du Parti Libéral-Radical (PLR, droite).
Marie Steinauer, pharmacienne à Genève, juge l’initiative « floue » et trouve surtout que le déficit de la Sécurité sociale en France « ne fait pas envie ». Pour la droite, l’augmentation des cotisations est inéluctable et s’explique par la hausse des coûts engendrés par le vieillissement de la population et l’utilisation de technologies toujours plus modernes.
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