DIPLÔMÉ en 1973 de la faculté de Rouen, François-Xavier Gayou a exercé comme assistant dans l’enseignement universitaire - physique pharmaceutique, biophysique médicale - avant d’être chercheur à l’INSERM de Clermont-Ferrand, puis attaché au laboratoire de biochimie du CHU de la même ville.
Côté officine, il cumule plus de trente ans d’activité, dont ces dernières dix-neuf années dans sa pharmacie corrézienne, reprise en 1994. Face à la crise, due notamment aux baisses de prix des médicaments, et malgré une baisse notable de ses revenus, François Xavier Gayou n’en poursuit pas moins son exercice, luttant avec pugnacité contre ces aléas.
La diversification est une des recettes anti-crises du pharmacien corrézien, qui a développé plusieurs spécialisations allant des produits vétérinaires à l’orthopédie en passant par l’équipement médical, la phytothérapie, l’identification des champignons, ou encore l’aide aux sportifs de haut niveau. « Je me suis calqué sur les besoins locaux, explique-t-il. Ici, on cherche les champignons, donc on les identifie, on vieillit à domicile, donc on loue des lits médicaux, et on a des problèmes de déplacement, donc on appareille. En prime nous avons dans le voisinage un superbe centre régional de formation pour sportifs de haut niveau, baptisé récemment centre Alain Mimmoun, qui génère des demandes particulières. Nous répondons ainsi à la demande, dans toutes les directions possibles… »
Les outils et les moyens.
Dernière création, un site Internet dédié à la parapharmacie, lancé très récemment, qui propose sur la toile un plus grand nombre de produits que ceux détenus dans l’officine. En partenariat avec SantéGo, il commercialise, sous l’appellation web www.parapharmaciebugeat.com, l’ensemble de la gamme dédiée, voyant dans cette nouveauté un outil de lutte contre la concurrence.
« Le centre Leclerc d’Ussel a ouvert il y a quelque mois son grand rayon parapharmacie, explique François Xavier Gayou. J’ai donc cherché la riposte, car nous sommes sur ma zone de chalandise, et je combats à ma façon. Là aussi, comme en orthopédie ou en location de matériel, j’essaie de coller à la demande. Le domaine est vaste, évolutif, et on voit bien les orientations d’Internet, avec ses débouchés et ses possibilités. Cela me coûte relativement peu pour l’instant, mais cela devrait rapporter, car je me rends compte que jeunes et vieux surfent de plus en plus sur le Net. »
Un peu déçu par les espoirs soulevés par les génériques (l’officine affiche près de 90 % de taux de substitution) le pharmacien de Bugeat constate avec regret que ces derniers n’ont pas fait varier notablement son chiffre d’affaires. Cela ne l’a pas empêché de se doter d’un équipement hautement performant, sous forme d’un robot gérant les prescriptions. Tout le monde reste au comptoir, tandis que, derrière, une machine sophistiquée – ayant réclamé d’importants investissements et la mise en chantier total de la pharmacie – prépare l’ordonnance sur simple appel de touches.
« Ici, ce fut révolutionnaire, et ça étonne encore les visiteurs, reconnaît François Xavier. Nous y gagnons du temps, une meilleure organisation de la gestion des produits, mais nous ne cherchons pas la rentabilité, l’amortissement de cette opération étant trop élevé. C’est un service rendu au personnel comme aux patients. »
Reste, à 62 ans, l’appel de la retraite, et l’instant inévitable où il faudra céder son officine. En partageant dans plusieurs directions ses activités, notre confrère corrézien s’est donné des chances supplémentaires de vendre son entreprise, et, sans être par trop pressé, attend toutes les honnêtes propositions. Ce qui ne l’empêchera pas d’ici là de continuer vers l’innovation, et de renforcer sa présence sur la toile, en attendant peut être de développer de nouvelles idées.
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