Contre l’austérité imposée par l’Europe

Les pharmacies grecques en grève

Publié le 27/01/2011
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EN GRÈVE depuis le 19 janvier, les 1 200 pharmacies grecques redoutent de voir leur statut et leur organisation totalement bouleversés, au nom de la politique de rigueur imposée par l’Europe et le FMI à Athènes en échange des 110 milliards de crédits nécessaires à son assainissement financier. Au plus fort de la crise qui a secoué le pays au printemps dernier, les pharmaciens grecs ont déjà dû accepter, dans le cadre des mesures d’économies prises par le gouvernement, une baisse de 4,5 % prix des médicaments. Mais le « programme d’ajustement économique pour la Grèce » préparé par la Commission européenne va encore plus loin, puisqu’il exige du pays « l’ouverture de ses professions fermées », dans le but d’encourager la concurrence. En clair, les avocats, les notaires, les architectes et les pharmaciens vont devoir faire leur deuil de leurs réglementations particulières y compris, pour les pharmaciens, la fixation d’un taux de marge minimal et les quotas de répartition. Les pharmaciens, furieux, estiment que la Commission, au nom d’impératifs purement financiers, remet en cause la « spécificité » de l’organisation des pharmacies telle qu’elle avait été pourtant rappelée par la Cour de Justice depuis 2009, et utilise cette fois l’argument du crédit. Les pharmacies sont donc, pour ces raisons, fermées deux jours sur trois depuis une semaine, et pourraient décider de poursuivre le mouvement au cours des semaines à venir. La nouvelle loi sur la santé, qui inclut ces mesures, doit quant à elle être adoptée d’ici au mois de juin.

D.D.B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2806