Dévoilée à l’occasion du congrès annuel des pharmaciens allemands qui vient de se tenir à Munich, une enquête sur « le climat de la pharmacie », entreprise par l’ABDA, leur association professionnelle, a étudié la manière dont les officinaux voient leur avenir. Associée à un sondeur, l’ABDA se propose de renouveler régulièrement ce type d’enquête pour mieux connaître les aspirations de la profession « sur le terrain ». Le sondeur a constitué, pour son étude, un échantillon de 500 officinaux, représentatif des 16 000 titulaires du pays*, tant en matière de localisation que de chiffre d’affaires.
40 % d’entre eux pensent que leur situation restera globalement stable dans les deux à trois ans à venir, 30 % tablent sur une légère amélioration et 23 % sur une légère dégradation. Par contre, les réponses varient grandement en fonction du chiffre d’affaires et de la localisation de l’officine : c’est dans les communes de moins de 5 000 habitants que les pharmaciens sont les plus pessimistes, et dans celles de plus de 100 000 habitants qu’ils sont les plus confiants. De même, 44 % des pharmaciens envisagent d’engager du personnel supplémentaire dans les années à venir, mais là aussi ce sont les titulaires d’officines comptant déjà 11 salariés au moins qui sont les plus motivés à le faire… alors qu’à l’inverse, ce sont les petites pharmacies qui redoutent le plus de devoir licencier des collaborateurs.
Toujours en matière de personnel, les titulaires des pharmacies moyennes ou grandes, (avec un CA compris entre 1 et 3 millions d’euros, le CA moyen étant de 2 millions) estiment majoritairement qu’ils n’auront pas trop de difficulté à engager des pharmaciens adjoints ou des préparateurs, ce qui n’est pas le cas pour les titulaires de petites officines. De même, la moitié de ces derniers pensent qu’ils auront du mal à trouver un successeur, à l’inverse de leurs confrères « moyens ou grands », qui ne se font pas de souci sur ce plan. On retrouve les mêmes disparités en fonction de la taille lorsqu’on interroge les pharmaciens sur leurs projets d’investissements : plus des deux tiers des « petits » n’envisagent pas d’en faire, contre 42 % pour l’ensemble de la profession.
Enfin, l’enquête a demandé aux pharmaciens ce qui leur plaisait et ce qui leur déplaisait le plus dans leur profession. Quelle que soit la taille de leur officine, 80 % des pharmaciens dénoncent avant tout la bureaucratie envahissante et les chicanes que leur imposent les caisses de maladie, en particulier les sanctions et les « retaxations », c’est-à-dire les pénalités infligées s’ils ne délivrent pas strictement les médicaments prévus par les caisses en fonction des pathologies et des patients. Ils aiment en revanche avant tout la fonction de conseil et le contact avec les patients, aspect encore plus prisé par les petites pharmacies que par les grandes. Les titulaires de petites officines sont aussi ceux qui accordent le plus d’importance à leur fonction sociale dans la commune.
Dernier point de l’enquête, les deux tiers des pharmaciens se félicitent du délistage, survenu l’an dernier, de la pilule du lendemain… même si les petites officines voient dans ce type de délivrance un facteur de stress, ce qui n’est pas le cas dans les pharmacies plus grandes.
* 16 000 titulaires pour un total de 20 600 officines, car on compte 4 600 officines « filiales » d’une pharmacie principale.
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