Installée à Londres depuis sa création, en 1995, l’Agence européenne du médicament (EMA) sera bientôt forcée de déménager, car une agence de l’Union ne peut pas rester dans un pays non-membre. L’agence est dès à présent courtisée par de nombreux pays, mais aussi par certains industriels. Le BAH, l’un des deux syndicats allemands d’industriels de la pharmacie, propose de l’installer à Bonn, capitale de la République Fédérale d’Allemagne avant la réunification. Cette ville des bords du Rhin dispose, depuis le transfert de la capitale à Berlin, d’un immense quartier gouvernemental quasi désert… à deux pas du siège du BAH. L’industrie pharmaceutique italienne, elle aussi, se verrait bien voisiner avec l’agence, et le président de son association a officiellement proposé à l’EMA de quitter les rives brumeuses de la Tamise pour celles, plus lumineuses, du Tibre.
Mais ces propositions ont peu de chance d’aboutir dans la mesure où l’attribution des sièges et agences de l’Union obéit à des règles d’équilibre et des tractations entre les États… dont plusieurs ne disposent toujours d’aucune structure de ce type, notamment les derniers arrivés, à savoir la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie. Ces trois pays se sont déjà déclarés prêts à accueillir l’EMA, qui pourrait toutefois se contenter de traverser la mer d’Irlande, puisque la verte et très européenne Irlande fait partie des rares États membres à ne disposer d’aucune structure communautaire d’importance. À l’inverse, l’Allemagne « détient » la Banque Centrale, l’Italie l’agence de sécurité alimentaire et l’agence pour la formation continue, ce qui limite leurs chances. Enfin, petit cas particulier, celui de Strasbourg : la ville accueille déjà, dans le cadre du Conseil de l’Europe, la Direction européenne de la qualité du médicament, et vit dans la crainte de voir un jour le Parlement européen lui échapper définitivement au profit de Bruxelles. Une « unification » des structures pharmaceutiques européennes pourrait être tentante, d’autant que Strasbourg dispose de nombreux bâtiments européens peu utilisés…
Mais quel que soit le pays choisi, la relocalisation de l’EMA n’aura guère de conséquences pour les Européens eux-mêmes : hormis les professionnels en contact direct avec elles, qui se soucie de savoir que l’Agence des Droits fondamentaux est à Vienne, celle de la Santé à Luxembourg et celle de l’Environnement à Copenhague ?
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