HUMEUR

L’enfer des parkings

Publié le 24/11/2011
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Les accidents de voiture, dit-on parfois, se produisent souvent dans les parkings. Je peux en témoigner car, récemment, un vieillard cacochyme, paralysé par l’épreuve du démarrage en cote, a reculé et a encastré sa bagnole dans la mienne. À voir les murs et piliers de soutènement éraflés dans les parkings, on imagine le nombre de carosseries qu’il a fallu réparer. Comme sur les autoroutes, l’expérience de ces espaces sinistres et malodorants n’incite guère les conducteurs à la prudence. Quand je sors mon automobile d’un garage souterrain, j’en rencontre qui déboulent du premier au sixième sous-sol à toute allure, au mépris de perpendiculaires difficiles à négocier dans des virages comparables à des quadratures du cercle : il faut virer là où il y a un angle droit. Les entrées de garage sont des goulots d’étranglement où il s’agit d’insérer la voiture comme un fil dans le chas. Une menace mortelle pour les rétroviseurs. Pour tout arranger, il y en a qui arrivent avec d’énormes 4X4, comme si on pouvait donner cours à son instinct de puissance dans des souterrains où, pour paraphraser Dante, ceux qui entrent ici doivent abandonner tout espoir.

› RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2878