LES NÉGOCIATIONS sur l’évolution de la rémunération sont toujours au point mort. La dernière réunion avec l’assurance-maladie, qui s’est déroulée début juillet, n’a en effet pas permis d’aboutir (« le Quotidien » du 15 juillet). Certes, les représentants de la profession auraient pu accepter la proposition de la CNAM* de transformer le forfait à la boîte en honoraires de dispensation. Mais, dans ce cas, « nous aurions échoué », déclare Philippe Gaertner dans l’éditorial du « Pharmacien de France » de Juillet Août. Car, explique le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « absolument rien n’aurait changé pour les pharmaciens », la rémunération restant alors encore largement dépendante des prix et des volumes. Pour lui, « les honoraires procèdent d’une double nécessité : sortir de la spirale de déflation que connaît le marché du médicament et rémunérer les pharmaciens pour leur compétence ».
L’application de la convention.
Sur le terrain, les pharmaciens s’impatientent. Et face au manque de résultats des négociations, certains départements se sont lancés dans une grève de l’organisation des gardes. Ainsi, les pharmaciens du Loiret, de l’Eure-et-Loir, d’Indre-et-Loire et des Bouches-du-Rhône n’assurent plus cette activité depuis plusieurs semaines. Le mouvement s’est étendu au Var, à la Lozère, au Gard, à l’Aude et à l’Hérault. Les Pyrénées Orientales et les Alpes Maritimes seraient également prêts à les rejoindre. « Nous demandons l’application de la convention en ce qui concerne l’évolution de la rémunération », explique Frédéric Abécassis, président de la Chambre syndicale des pharmaciens de l’Hérault, qui a voté à 99,5 % en faveur de la grève des gardes. « Les prix des médicaments baissent et l’honoraire de dispensation prévue par la convention devait permettre de compenser. Or il n’est toujours pas en place », déplore Charles Maux, président de la Chambre syndicale des pharmaciens de l’Aude. « Si d’ici à un mois les revendications n’ont pas abouti, nous durcirons le ton au niveau national », prévient-il.
La ministre doit arbitrer.
La grève de l’organisation des gardes est déjà dans l’Aude, comme dans l’Hérault, un nouveau palier dans l’expression du mécontentement des pharmaciens. Les syndicats des deux départements ont en effet organisé cet été le survol des plages du Languedoc-Roussillon par un avion tractant une banderole sur laquelle les vacanciers pouvaient lire « L’État ne respecte pas ses engagements, pharmacies en danger ». D’autres actions sont d’ores et déjà prévues. « Nous allons aller à la rencontre des élus pour les alerter sur les risques de voir l’officine de leur commune disparaître si les engagements de l’État ne sont pas tenus », indique ainsi Frédéric Abécassis. À l’approche des élections municipales, la démarche devrait trouver un écho.
Quoi qu’il en soit, les instances nationales sont, bien entendu, décidées à trouver rapidement un accord avec l’assurance-maladie. Réunies mardi en intersyndicale, la FSPF, l’USPO** et l’UNPF*** ont conclu de solliciter un rendez-vous auprès de la ministre de la Santé avant la prochaine réunion de négociations fixée le 17 septembre. « Nous devons connaître le cadre des négociations, insiste Gilles Bonnefond, président de l’USPO. La ministre doit faire des arbitrages et nous donner des orientations avant la réunion, sinon nous en serons toujours au même point qu’il y a un an ». Il ajoute : « Nous allons faire une synthèse des propositions en prenant le meilleur de chacun des syndicats. Je pense que nous parviendrons à un compromis. » Rien ne vaut l’unité face aux pouvoirs publics.
** Union des syndicats de pharmaciens d’officine.
*** Union nationale des pharmacies de France.
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