Le point de vue de l'UTIP

Publié le 20/02/2017
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La maladie de Verneuil peut être considérée comme une des maladies dermatologiques la plus difficile à supporter, tant son impact sur la qualité de vie est majeur. Malheureusement, elle reste trop méconnue des praticiens et de nombreux retards diagnostiques sont à déplorer, l'orientation rapide du patient vers le dermatologue étant souvent négligée.

Sa prise en charge est difficile. Elle doit être globale, adaptée à la sévérité du cas et à l'existence de facteurs aggravants ou de maladies inflammatoires concomitantes.

Le fardeau de la maladie touche de nombreux aspects de la vie du patient. En phase aiguë, ce dernier est fortement handicapé, dans sa vie intime, sociale et professionnelle, par le suintement des lésions, les vêtements tachés, les odeurs éventuelles et des douleurs qui peuvent être évaluées supérieures à 7 sur l'échelle EVA dans plus de la moitié des cas… Puis, il doit faire face à l'aspect inesthétique des lésions cicatricielles. Tout ceci peut avoir de graves retentissements psychosociaux et nécessite une prise en charge multidisciplinaire des patients (soutien psychologique et éducation thérapeutique notamment).

Nous pouvons à l'officine participer à l'accompagnement du patient ; un patient souvent découragé, voire dépressif, en raison de l'efficacité modérée des traitements médicamenteux et du caractère agressif du geste chirurgical.

Nous devons l'encourager à maintenir une bonne observance de ses traitements, notamment l'antibiothérapie prolongée qui est généralement instaurée en première intention et l'application locale d'antiseptiques. On recommandera au patient de bien nettoyer la peau à l'eau et au savon, de rincer abondamment et de sécher soigneusement les lésions avant d'utiliser l'antiseptique.

Au niveau l'hygiène de vie, des mesures simples sont à rappeler : éviter tout phénomène de macération, bien sécher les plis, porter des sous-vêtements peu serrés et en coton, éviter les longs trajets en voiture en été… Enfin le sevrage tabagique s'impose. Mais il doit être envisagé au moment le plus favorable pour éviter tout échec… N'oublions pas que ce patient a dû modifier son style de vie de façon importante : loisirs, habitudes vestimentaires, etc.. Sa prise en charge psychologique est aussi importante que celle liée aux traitements.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3327