Tourisme/À la découverte du monde maya dans son écrin tropical

Le Guatemala en 5 étapes

Publié le 02/11/2010
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?Le Guatemala est assurément le cœur du monde maya et on part à la découverte de cette culture fascinante qui fut très avancée à son apogée, en architecture, en astronomie et en mathématiques. Les Mayas avaient aussi inventé… le chewing-gum. Le pays offre de nombreuses ressources aux touristes, dans un magnifique cadre de végétation tropicale, bourré d’animaux.
Tikal, " lieu des voix des esprits »

Tikal, " lieu des voix des esprits »
Crédit photo : B. Vuaille

Antigua, fondée par les Espagnols en 1543

Antigua, fondée par les Espagnols en 1543
Crédit photo : B. Vuaille

Crédit photo : B. vuaille

Chichicastenango et son marché

Chichicastenango et son marché
Crédit photo : B. Vuaille

Les tisseuses, les couleurs étant représentatives de chaque ethnie

Les tisseuses, les couleurs étant représentatives de chaque ethnie
Crédit photo : B.Vuaille

Le lac Atitlán, haut lieu touristique de l'Amérique latine

Le lac Atitlán, haut lieu touristique de l'Amérique latine
Crédit photo : B. vuaille

POUR ALLER à la rencontre des lieux qui font rêver – le lac Atitlán, le marché de Chichicastenango, la vieille ville colombienne de Guatemala, la cité maya de Tikal –, le meilleur moment est la saison sèche, qui dure d’octobre à avril.

Antigua de Guatemala

La ville d’Antigua est l’ancienne capitale du royaume du Guatemala. On la parcourt pour admirer l’architecture coloniale de styles baroque et Renaissance espagnols. Fondée par les Espagnols en 1543, elle fut considérée alors comme la troisième plus belle ville des « Indes espagnoles ». Elle est maintenant inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les larges rues pavées, les grilles en fer forgé, les patios ombragés garnis de fontaines font tout le charme de la promenade à pied dans la vieille ville. Comme beaucoup de villes coloniales d’Amérique latine, les rues se croisent autour de la place principale, lieu d’animations et d’une intense vie sociale.

Le lac Atitlán

On l’atteint par la ville de Panajachel, située à 1 540 m d’altitude. Bénéficiant d’un cadre paysager exceptionnel sur le lac et ses trois volcans (Toliman, Atitlán et San Pedro, c’est aujourd’hui un haut lieu touristique du Guatemala, mais qui n’a rien perdu de son charme, avec ses boutiques locales. Panajachel est un point central pour découvrir le lac Atitlán, situé dans un ancien cratère volcanique, à 1?550 m d’altitude. D’une superficie de 135 km2, reflétant l’écrin des volcans qui l’entourent et les cieux aux couleurs changeantes, c’est l’un des paysages les plus spectaculaires de l’Amérique latine. La visite des 12 petits villages (nommés d’après les apôtres) se fait par bateau. Les conquérants avaient imposé de porter des vêtements de couleur aux Amérindiens qui vivaient en pagne et ces derniers ont créé les magnifiques motifs que l’on voit maintenant. Chaque village a un costume différent.

Chichicastenango

La ville a longtemps été l’un des centres de commerce les plus importants de la région maya. Il en reste deux marchés par semaine, les dimanches et jeudis, qu’il ne faut surtout pas rater. Les vendeurs viennent de tout le pays proposer des tissages magnifiques aux couleurs représentatives de chaque ethnie qui font le bonheur des touristes. Les blouses brodées ou huipils et les masques utilisés par les danseurs traditionnels sont les produits phares du marché. On y vend aussi de la poterie, de l’ébénisterie, des condiments, des plantes médicinales, des encens traditionnels. Moins intéressants à rapporter de voyage, sinon en photos, on y admire aussi une abondance de fleurs, des animaux, des machettes. À côté de la place du marché, on visite l’église Santo Tomás, vieille de 400 ans, bâtie sur un centre maya dont il reste la plateforme. La constitution guatémaltèque garantit la liberté religieuse. Certaines communautés indigènes pratiquent un syncrétisme entre le catholicisme et les religions précolombiennes, dont on peut voir des célébrations sur les marches de cette église.

La plantation de café Dalton

Le Guatemala est le 6e producteur de café au monde. La visite de la plantation est parfumée, avec l’explication des différentes étapes de la croissance du caféier (trois cycles de 9?ans) puis de l’aboutissement du grain, et se termine par une dégustation délicieuse.

Les sites archéologiques mayas

On rejoint par avion Florès (capitale du Petén), point de départ des excursions vers d’importants sites archéologiques, notamment Tikal et Yaxhá, enclos dans la forêt tropicale. Dans le Petén, la diversité forestière offre la possibilité d’un écotourisme et d’une étude ornithologique.

Tikal, le plus connu et le plus impressionnant des sites mayas, est situé en pleine jungle, dans une végétation luxuriante, pleine d’oiseaux multicolores. Tikal signifie « lieu des voix des esprits » dans la langue maya. Les archéologues estiment que cette ville, construite aux environs du IVe siècle avant notre ère, a pu être peuplée à son apogée par 200 000 habitants. La cité s’étend sur 64 km2 et comprend environ 4 000 édifices en pierre, dont il reste encore une majorité à mettre au jour. Il faut compter une journée pour la visite. Le parcours, ombragé, est très agréable. Tikal fut l’un des principaux centres culturels mayas. Les palais ont été construits pendant la période classique, entre les IIIe et Xe siècles. À son apogée, la civilisation maya avait développé de manière aboutie une écriture, une architecture, les mathématiques et l’astronomie. Ils avaient créé le zéro pour compter les jours et développé 17 calendriers, dont on ne connaît que 3.

Autre site archéologique, Yaxhá, situé à 30 km de Tikal, plus petit, mais comportant tout de même plus de 500 structures… et un lac éponyme. Il est intéressant pour ses autels. Dans ces deux sites, l’escalade des temples mérite d’être faite, pour une vue extraordinaire sur les sommets des structures archéologiques dépassant de la forêt vierge ou pour un panorama sur l’ensemble du site.

On y fait aussi de nombreuses rencontres animales – singes araignées et hurleurs, coatis, oiseaux magnifiques – et végétales, comme le sapotillier, arbre dont les Mayas extrayaient une gomme qu’ils mâchaient pour se nettoyer les dents (le chiclè), d’où l’homme du XXe siècle a tiré le chewing-gum, avant sa fabrication par synthèse (au Guatemala, on achète du chewing-gum naturel).

› Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2786