Le bonheur n’est pas dans le pré

Vous avez sûrement remarqué que le printemps est radieux. Je commençais à peine à me remettre d’un hiver féroce que, en regardant la météo à la télé, j’ai senti monter en moi un sentiment de culpabilité. Comme toute médaille a son revers, un soleil généreux et un temps clément se traduisent vite, dans notre pays tempéré, par une période de sècheresse. À chaque inondation, on nous montre de pauvres gens chassés de chez eux par l’eau et la boue et avec lesquels, bien sûr, nos compatissons infiniment ; à chaque période de chaleur, fût-elle relative, on nous montre des maraîchers que leurs laitues agonisantes désespèrent. Se dorer au soleil dans ces conditions, c’est, littéralement, se moquer de la France paysanne, de nos compatriotes laborieux dont nous n’avons jamais fini de vanter les mérites au salon de l’Agriculture. Nous n’avons droit au beau temps qu’avec parcimonie. Il nous faut aussi de la pluie. Comme dit l’autre, le bonheur des uns...