HUMEUR

Le baillon de la bienséance

Publié le 11/04/2013

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Vous allez me dire que ça m’arrive souvent, mais là, franchement, je suis fâché. Kamala Harris exerce les fonctions de ministre de la Justice de l’État de Californie. Barack Obama n’a pas hésité à lui faire un compliment. « Elle est, -a-t-il dit, la plus belle ministre du pays ». Fureur nationale : le président n’est pas censé faire des remarques sexistes dans un discours public. D’abord, M. Obama n’a souligné la beauté de la dame qu’au terme d’une description de son profil professionnel : « ... brillante, dévouée, exactement ce que vous exigeriez d’une personne qui administre la loi et s’assure que tout le monde a sa part » d’équité. Ensuite, il a lancé l’hommage d’un homme libre à une belle femme. Et quoi encore ?, s’est-on exclamé. Je m’insurge contre cette hypocrisie qui voudrait que le président ait les yeux dans sa poche, qu’il ravale sa galanterie et qu’il devienne asexué sous le prétexte qu’il dirige une puissance mondiale. J’espère que la belle Kamala a eu le réflexe de rétorquer que M. Obama n’est pas mal non plus.

› RICHARD LISCIA