À VILLENEUVE-sur-Lot, le transfert de la pharmacie au 14, rue de Paris, n’a pas dû passer inaperçu. Installée dans ces locaux historiques en plein cœur de la vieille ville depuis 1877, l’officine a émigré en octobre dernier dans l’un des nouveaux quartiers de la petite cité, au nord-ouest, en direction de Bordeaux. Le nouveau titulaire de l’officine a voulu d’emblée transférer l’officine qu’il venait d’acquérir, sa première. « Je connais bien Villeneuve-sur-Lot, dont je suis originaire, explique Christophe Boukhari. Le centre a longtemps été le poumon économique de la ville et cinq pharmacies se le partagent, installées sur 200 mètres. Mais la démographie a fait émerger de nouveaux quartiers, dans lesquels l’offre en matière d’officines est moindre. »
Résultat, le jeune titulaire s’est fixé comme objectif de s’installer dans l’un de ces nouveaux quartiers, sur la route de Casseneuil. Un transfert auquel l’agence régionale de santé (ARS) d’Aquitaine a donné son accord, validant le raisonnement économique de Christophe Boukhari. « Villeneuve-sur-Lot comprend douze officines pour une population de 23 600 habitants environ, explique Patrice Richard, directeur de l’offre de soins, dont cinq officines dans le centre et seulement deux dans le quartier visé par le transfert. » Raisonnement économique certes logique, mais qui nécessite néanmoins une étude précise, comme la réglementation le prévoit. « Cela est d’autant plus nécessaire que la décision peut faire l’objet d’un recours. Or, parmi les organismes que la loi nous demande de consulter, certains ont émis un avis négatif sur ce transfert. Un avis toutefois plus opportuniste qu’autre chose, car, sur le fond, la décision s’explique aisément. Les pharmacies en centres urbains connaissent de nombreuses difficultés, il y a eu, par exemple, depuis septembre 2010, seize annulations de licence et quatorze liquidations dans toute la région Aquitaine, et cela a concerné en majorité des officines en milieu urbain, beaucoup plus que des pharmacies rurales. » Ce type de transferts, des centres urbains vers la périphérie, est de plus en plus fréquent et l’ARS les étudie avec soin.
Rondeur et lumière.
Pour Christophe Boukhari, ce transfert est un changement radical. Non seulement l’environnement commercial, les patients, la concurrence ne sont pas les mêmes, mais l’exercice même de sa profession s’en trouve profondément modifié. « Je passe de 70 à 250 mètres carrés, de locaux exigus et vétustes à une surface spacieuse et claire, où j’ai pu aménager divers espaces dédiés, nature et plantes, bébé, parapharmacie et développé mon activité autour du libre accès, de l’orthopédie et du matériel médical. » Le titulaire a choisi un agencement tout en rondeur et lumière. Il s’implique également dans le développement du nouveau quartier dans lequel il se trouve, puisque sa famille investit dans divers commerces, une boulangerie, une supérette et, bientôt, devraient s’y trouver d’autres professions médicales et paramédicales. Quant au financement du transfert, un emprunt classique auprès d’une banque aura suffi.
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