L’agence régionale de santé auvergnate lance en ce début novembre un plan de lutte contre la désertification officinale, présenté officiellement le 25 septembre dernier. Détaillé en 24 points, rédigé en collaboration avec les pharmacies, ce document a pour objectif le maintien, sur l’ensemble du territoire régional, d’un accès égal au médicament pour tous ses résidents, et, accessoirement de favoriser les regroupements tout en limitant les fermetures.
Malgré une densité satisfaisante d’environ 45 officines pour 100 000 habitants – contre 34/100 000 sur le plan national – le pays des volcans déplore en effet depuis le 1er janvier 2015 la disparition de 9 pharmacies, un chiffre qui devrait monter à 13 d’ici à la fin de l’année. De 2012 à 2014, 18 officines ont déjà fermé sur l’ensemble des quatre départements auvergnats. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : le vieillissement des titulaires (50,4 ans en moyenne), la multiplication des déserts médicaux et la baisse des prescriptions s’y rattachant, la fragilité économique de certains territoires, la chute de l’attractivité du métier.
Une étude complète
Avant de proposer ses solutions, l’ARS a dressé son diagnostic, analysant la situation en collaboration avec le Conseil régional de l’Ordre, la faculté de pharmacie de Clermont-Ferrand, l’URPS et l’Association des maîtres de stage. Il en ressort que si le maillage officinal est globalement assuré, les disparités et les fragilités territoriales s’aggravent, comme le démontre l’examen des 123 bassins de santé de proximité définis par une carte : 14 d’entre eux présentent un niveau d’offre officinale « très fragile », 12 « fragile » 39 « potentiellement fragile ».
« Ce travail a abouti à l’élaboration d’un programme d’actions et de travaux à mener rapidement, révèle Maxime Beltier, pharmacien-inspecteur à l’ARS d’Auvergne, avec des impératifs majeurs : accompagner les professionnels au bénéfice des patients, et rendre accessibles les médicaments sur n’importe quel point du territoire. Nous avons donc détaillé un ensemble de propositions dont certaines sont inspirées par la politique nationale, et d’autres nous concernant plus spécifiquement. »
Au total, 24 solutions possibles sont évoquées, dont le développement de protocoles de coopération, la mise en œuvre d’expérimentations relatives à la vaccination, la création d’un observatoire régional concernant l’emploi, la généralisation de stages dans les zones les plus fragiles.
Bilan dans un an
« L’idée majeure est la lutte contre la désertification, rappelle le responsable. Nous allons donc mettre en œuvre rapidement ces propositions, dont certaines seront bien entendu plus difficiles que d’autres à appliquer. Il y a la partie « nationale » de celles-ci, comme la réglementation, vue avec le ministère, et la partie « auvergnate » avec des plateformes numériques, des expérimentations, des réunions, etc.. qui seront mises en route très vite. Ainsi pour la vaccination nous allons nous positionner comme un territoire expérimental qui fera bien entendu l’objet de toutes les attentions de l’administration. »
Autres pistes, discutées avec les acteurs du terrain comme les généralistes et bien sûr les pharmaciens, faciliter les regroupements, favoriser les politiques publiques sur les structures pluriprofessionnelles de proximité, informer, communiquer, former.
« Nous ne pourrons pas guérir le malade dans toutes ses pathologies, souligne Maxime Beltier, mais lui apporter un soulagement. On ne pourra pas empêcher certaines fermetures, mais limiter la casse. Nous en sommes au lancement, nous ferons un premier bilan dans un an, et nous ne nous fixons pas de date limite, ni de chiffres à tenir. Maintenir les officines au maximum sera notre objectif. »
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