Bisphénol A

L’AFSSA va enquêter sur des « effets subtils »

Publié le 23/07/2010
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L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a constaté des « effets subtils » du bisphénol A (BPA) sur de jeunes rats ; pour comprendre ces « signaux d’alerte », elle recommande de poursuivre l’expertise à partir de nouvelles données françaises et en mettant en œuvre une méthodologie adaptée.
Éviter de trop chauffer le lait du biberon

Éviter de trop chauffer le lait du biberon
Crédit photo : S. toubon

UTILISÉ depuis plus de 40 ans dans l’élaboration de nombreux plastiques et notamment dans la fabrication des biberons, le bisphénol A fait débat. Des évaluations menées par les agences sanitaires américaine (FDA) et européenne (EFSA) avaient conclu en 2008 à de l’absence de risques pour le consommateur. Mais après la publication, en 2009, d’un rapport complet commandité par l’American Chemistry Council, l’AFSSA s’est autosaisie pour analyser les « effets subtils » qui y étaient mis en évidence : observés en particulier sur le comportement après une exposition in utero et pendant les premiers mois de vie chez les jeunes rats, ces données nouvelles sont qualifiées de « signaux d’alerte » dans l’avis qui vient d’être rendu ; ils nécessitent de « poursuivre le travail d’expertise pour comprendre leur signification en termes de santé humaine et permettre aux pouvoirs publics de prendre les mesures appropriées ».

À cette fin, l’agence recommande d’acquérir des données françaises sur la présence de BPA dans le lait maternel, chez le nourrisson et dans les laits maternisés ; elle appelle à la définition rapide d’une nouvelle méthodologie qui permette d’apprécier une toxicité potentielle chez l’homme à basse dose, pour le BPA ainsi que pour les produits de substitution et, plus largement, tous les perturbateurs endocriniens.

L’AFSSA entend en effet inscrire les signaux d’alerte observés avec le BPA dans la problématique plus globale d’évaluation des perturbateurs endocriniens, une thématique actuellement étudiée par l’AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail). Dans le cadre de leur fusion en cours, les deux agences devraient donc conjuguer maintenant leurs efforts, en lien avec des partenaires européens tel le BfR, l’agence allemande de sécurité sanitaire.

Dans l’immédiat, une mesure simple de précaution est rappelée aux consommateurs : « Éviter de chauffer à trop forte température l’aliment (eau, lait, soupes...) en cas d’utilisation des biberons ou des récipients en polycarbonate. »

› CH. D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2724