À Cannes, le groupement Népenthès a joué les visionnaires. Quel modèle économique proposer aujourd’hui qui puisse à la fois allier demain professionnalisme du pharmacien et promesse de marges ? Quels sont les segments à développer grâce à la fonction achats d’un groupement pour assurer aux titulaires davantage d’indépendance face aux organismes payeurs ? Pour Népenthès, la solution tient en une trilogie : « marque propre, automédication, parapharmacie ».
OTC en DCI
« Ces trois segments sont contributeurs de marges et sont garants de trafic à l’officine », affirme Christian Grenier, président du groupement. Il rappelle que l’activité de la pharmacie de 2020 reposera à parts égales sur cinq piliers : génériques, princeps, parapharmacie, marques propres et automédication. D’où l’urgence de convaincre les pharmaciens dès aujourd’hui de s’engager dans la « prescription des petits risques ». Le terme est souvent réfuté par la profession. Le domaine n’en intéresse pas moins les génériqueurs. Ils abordent désormais cette terre nouvelle en déployant leurs gammes OTC. Pour Népenthès, l’avenir de l’automédication passe obligatoirement par le développement de l’OTC en DCI. « L’automédication en DCI est d’autant plus un levier de croissance de l’officine que l’offre produit est en hausse continuelle et qu’elle permet d’afficher des prix compétitifs », expose Christian Grenier.
« L’OTC en DCI est la marque du conseil en officine, celle qui protégera le réseau officinal », poursuit le président de Népenthès. Il précise que sur les 35 % de patients qui entrent délibérément à l’officine pour acheter de l’OTC, la moitié demande le conseil de leur pharmacien. Il en veut pour preuve du potentiel d’évolution de l’OTC en DCI, la hausse de 40 % de ses ventes en volume au cours des cinq dernières années. Pendant cette même période, les volumes de l’OTC de marque reculaient de 20 %.
Des visions différentes
Ce cap sur l’automédication coïncide avec la stratégie prônée par l’Union nationale des pharmaciens de France (UNPF) qui appelle « à ne pas tendre la main au régime obligatoire », comme le résume son président, Jean-Luc Fournival.
La vision séduit en revanche beaucoup moins la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). En tout cas dans cette dimension. « La part de la dispensation du médicament remboursé restera la raison d’être du pharmacien et l’élément principal de l’économie de l’officine », prédit Philippe Gaertner, président de la FSPF, qui estime la part du médicament remboursé à environ 75 % en 2020, contre 80 % aujourd’hui.
Gilles Bonnefond président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) émet quant à lui sa vision d’un officinal en 2020, « rémunéré à l’acte et non à la boîte et surtout pas muni de ciseaux pour dispenser à l’unité ! ». En ce qui concerne le développement de l’automédication, il conseille aux pharmaciens de veiller strictement à leur référencement afin de ne pas susciter de confusion auprès des patients entre les produits en libre accès et ceux situés derrière le comptoir.
Marque propre, vitrine de l’enseigne
L’automédication ne suffit cependant pas à elle seule pour garantir le modèle d’avenir de Népenthès. Son développement doit être accompagné d’une marque propre forte qui confirmera le pharmacien dans son rôle de conseil. « La marque propre est génératrice de confiance, de fidélité et de trafic. Elle appartient au pharmacien adhérent », lance Christian Grenier en référence à Nep, la marque du groupement qui vient de se doter d’une nouvelle signature, de deux produits supplémentaires et de nouveaux packagings. Népenthès, qui promet une marge de 10 % sur ce segment, considère les produits Nep comme l’un des principaux éléments de différenciation des officines adhérentes. Et l’un des vecteurs majeurs de l’enseigne.
La marque propre reste toutefois sous-développée. L’objectif du groupement est qu’elle représente 20 % du chiffre d’affaires et de la marge des pharmaciens d’ici à cinq ans. À titre de comparaison, les marques propres, tous canaux de distribution confondus, constituent 42 % des ventes en Europe, et 36 % en France.
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