Humeur

La raclée

Publié le 10/12/2015
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Ce n’est pas un orage, ni un déluge, ni un séisme. C’est une ouragan, une inondation, un tsunami. J’aime bien les comptes d’apothicaire qui suivent le premier tour et servent à imaginer un second tour moins implacable.

Les alliances opportunistes, les appels au front républicain, les projets contre nature ne freinent pas la vague immense du Front national qui va s’abattre sur le pays. Il n’aura pas toutes les régions, mais il est le premier parti de France. Il écrase la droite classique qui se posait en rempart, il bat la gauche, qui continue à déclamer dans le désert des propositions devenues inaudibles, il devient le premier parti, avec plus de 28% de l’électorat.

Il a toute sa légitimité pour gouverner. On se demande ce que font les 71 % qui ne votent pas pour lui. Ils se répartissent en une myriade de partis qui, pour la plupart, énoncent des principes que personne n’entend et sont plus passionnés par leurs querelles intestines que par le salut public. Voilà comment, à marche forcée, un peuple progresse vers la restriction de ses libertés.

RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3224