CANADA

La pharmacie clinique

Publié le 17/09/2012
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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE

« L’ACTUALITÉ médicale » rapporte l’aventure d’une brave dame qui explique son parcours du combattant pour pouvoir être soignée à la suite d’un malaise. Entre autres péripéties, il lui a fallu « poireauter » (sic) longtemps par - 24° à la porte d’une clinique (débordée !) avant, après avoir essayé d’autres formules, y compris la visite chez un médecin libéral (indisponible), de se diriger vers la pharmacie la plus proche qui lui a donné la réponse à son problème. Et notre confrère de répondre à tous ceux qui s’interrogent sur « la position ambiguë d’un professionnel qui conseille et vend dans un même souffle », - réponse sans équivoque - : « le pharmacien sait faire plus que vendre des médicaments et des produits en vente libre ! ».

SUISSE

Pour le libre choix

UN RÉFÉRENDUM d’initiative populaire s’est prononcé contre les réseaux de soins et refusé l’instauration d’un Managed Care à l’américaine. « Le risque de la perte du libre choix du médecin a certainement été déterminant dans ce refus », déclare à « Tribune médicale » le Dr Urs Stoffels, membre du Comité central de la Fédération des médecins helvétiques (FMH). L’initiative pour la création une caisse maladie unique qui avait été soumise à cette votation a également été repoussée par crainte d’un risque de rationnement. Le Dr Stoffels propose, par contre, de promouvoir dans les raisons des incitations positives pour la qualité des soins. Pour ce faire le concept de Chronic Disease Management occupe une place de premier choix : d’une part, le patient atteint d’une maladie chronique aura un avantage, d’un pont de vue qualitatif, à adhérer à de tels réseaux et, en même temps, les ressources financières et personnelles pourront être utilisées plus efficacement.

GRÈCE

La panique

LE PAYS croulant sous les dettes, la Sécurité sociale hellène n’est plus en mesure de rembourser les compagnies pharmaceutiques. La dette de l’État auprès des laboratoires atteindrait le milliard d’euros. Du coup, les officines et les hôpitaux ne peuvent plus s’approvisionner ni fournir des médicaments indispensables, notamment les antibiotiques, ainsi qu’honorer les prescriptions médicales, de peur ne jamais être remboursés.

AUSTRALIE

Médicaments hallal

LA PHARMACIE Forat Sultan vient d’être créée dans la banlieue de Sydney. Avec un succès immédiat.

Son originalité : c’est la première à ne vendre exclusivement que des produits avec la certification 100 % hallal. Ses patients musulmans, venus souvent de loin, sont ainsi assurés que les médicaments délivrés ne contiennent ni alcool, ni porc, ni leurs dérivés. Peut-être attirera-t-elle également les clients kasher ? (« Chemist and druggist »).

QUÉBEC

LE EBD

L’UTILISATION du terme EBM : « médecine fondée sur les faits » (evidence based medecine), crée par un Canadien Gordon Guyatt en 1990, est maintenant largement adoptée dans le monde. Un dérivé de cette méthode vient d’être complété par un architecte américain, Kirk Hamilton, spécialisé dans la conception de projets hospitaliers. Il s’agit de l’EBD (evidence based design). On commence par identifier un problème humain relié à l’environnement bâti ; on formule ensuite une question de recherche et on évalue la littérature scientifique, puis on tente de changer les pratiques selon les résultats des recherches. Cette discipline se développe fortement et, à l’heure actuelle, rapporte le Dr Francis Fournier, de l’université Laval, l’un de ses concepteurs dans « L’Actualité médicale », une impressionnante revue systématique de 1 200 articles a évalué les mesures démontrées scientifiquement pouvant améliorer le bâti des hôpitaux : « les ressources étant limitées dans l’élaboration de nouveaux projets en soins de santé », explique le Dr Fournier, ce développement était essentiel afin de viser les interventions efficaces et rentables.

INDE

Quelques progrès

MALGRÉ son rôle prééminent dans les stratégies de croissance de l’industrie pharmaceutique indienne, notamment en matière de génériques, une certaine frustration se fait jour dans sa perspective de développement. Le grand nombre d’entreprises, dont beaucoup n’ont qu’une faible surface économique, la diversité de leur production, et une politique gouvernementale laxiste, compliquent leur activité. Un récent recensement de la population que détaille « Pharmaceutical executive », en donne une explication. Le budget consacré à la santé n’est que de 1 % du PIB, à la suite de la récession qui a frappé le pays depuis l’an 2 000 et à l’accroissement de la population (une projection fait de l’Inde la nation la plus peuplée au monde en 2045, avant la Chine qui pratique une politique de régulation des naissances). Cependant, le chiffre d’affaires des laboratoires s’élève à 47 milliards de dollars, soit 7,5, % du PIB. Mais le secteur public ne prend en charge que 25 % des dépenses, et une large partie de la population ne peut économiquement accéder aux soins les plus élémentaires. Quelques progrès pourtant : pour la première fois, tous les Indiens auront une carte d’identité, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Le recensement qui servira de base à l’identification de l’ensemble des citoyens. Ce qui permettra de promouvoir une politique de prévention en matière de maladies a été avec le projet de recherche des facteurs de risque que vient de déposer le gouvernement qui, notamment, fera obligation pour d’examens comportant un certain nombre de paramètres : prise de la tension artérielle, recherche de la glycémie et des autres données biologiques de base.

États-Unis

L’union fait la force

PLUS DE 600 ACCORDS de partenariat entre deqs compagnies biopharmaceutiques et classiques ont été signés en 2010, pour un chiffre de 25 milliards de dollars : « Ce chiffre ne fera que s’accroître, précise Todd Davis, président de Cowen Healthcare Partners, une société de conjoncture économique, car les grands laboratoires veulent privilégier les biotechnologies et les nouvelles molécules afin de garnir leurs pipelines. » Il en détaille les éléments permettant de fiabiliser ces contrats, insistant surtout sur le fait de prévoir lors de la signature du contrat « une porte de sortie », en fait des droits réciproques en cas de contre-performances.

ROLAND MEHL

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2944