Des fêtes de fin d’année sans généralistes ?

La contestation des médecins s’amplifie

Publié le 30/10/2014
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Trois syndicats représentatifs de médecins libéraux (UNOF-CSMF, FMF et MG France) ont officiellement appelé les généralistes à fermer leur cabinet pendant les fêtes de fin d’année. Chacun a ses motivations.

LE TIERS PAYANT généralisé cristallise la colère des généralistes mais le mouvement de contestation reste pour l’heure un front à plusieurs visages.

L’UNOF, la branche généraliste de la CSMF, s’oppose à plusieurs mesures du projet de loi de santé comme le service territorial de santé au public, la « mainmise » des ARS sur la médecine libérale ou la vaccination confiée aux pharmaciens et aux sages-femmes. La FMF et MG France demandent de concert l’abandon du tiers payant généralisé, l’abrogation de l’avenant 19 qui empêche les généralistes de coter le C à 25 euros, et le passage à 56 euros de la visite à domicile du médecin traitant. « La question d’une fermeture des cabinets » va être posée par le SML à ses adhérents lors d’une assemblée générale extraordinaire début novembre, confie son président, le Dr Roger Rua. Le 5 novembre, le SML donnera aussi le coup d’envoi d’une pétition nationale contre l’étatisation du système de soins que menace d’entraîner, selon lui, le projet de loi de santé.

Vacances à Méribel.

Le mouvement de contestation syndicale, qui enfle depuis plusieurs semaines, dépasse les organisations représentatives. L’Union française pour une médecine libre (UFML, ex-médecins pigeons) a appelé à participer à la cessation d’activité en décembre et demande la suppression de la loi de santé dans son ensemble.

La jeune génération de médecins est également sur le pied de guerre. Constatant que « des jeunes installés désabusés dévissent leur plaque », la branche « jeunes médecins » de la CSMF soutient l’appel à la grève du 24 au 31 décembre.

La date choisie pour cette fermeture des cabinets fait ricaner certains, qui la jugent mal choisie. « Fermeture à Noël, vacances à Méribel », raille un praticien sur le site du « Quotidien ». « Placer la grève entre Noël et le jour de l’an, quelle fumisterie », s’exclame un autre.

Les syndicats tablent tout de même sur 80 % de généralistes grévistes durant cette période. L’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF) pourrait aussi annoncer des « actions coordonnées » pendant la trêve des confiseurs.

H. S.R.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3127