La cagnotte de la grande distribution

Publié le 31/01/2011
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Des bienfaiteurs de l’humanité, œuvrant au service des consommateurs : c’est ainsi que certains géants de la grande distribution essaient d’apparaître aux yeux du grand public, à grand renfort de campagnes publicitaires. La réalité est tout autre. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce une « cagnotte » captée selon elle par les industriels et les distributeurs grâce aux marges brutes réalisées sur les produits alimentaires, au détriment des consommateurs et des agriculteurs. Ces dernières années, explique « Que Choisir », on a une confiscation de la baisse des prix agricoles au détriment des consommateurs, qui a permis aux intermédiaires de se constituer une cagnotte pharamineuse. Alors que les prix des matières premières agricoles, très volatils ces dernières années, flambent de nouveau, et que leur répercussion sur les étiquettes est annoncée comme inéluctable, l’association a étudié l’évolution des prix de deux produits peu transformés, le lait et le filet de poulet, depuis 2000. Elle en déduit que « les hausses de prix agricoles sont systématiquement répercutées en rayon, mais que leurs baisses ne sont pas ou mal répercutés ». En analysant l’évolution des marges brutes depuis 2000, l’association a calculé que le consommateur avait subi depuis neuf ans une dépense supplémentaire de 1,6 milliard d’euros pour le lait, et de 7,7 milliards d’euros pour le poulet. Le président d’UFC-Que Choisir, Alain Bazot, demande « d’urgence que l’Observatoire des prix et des marges identifie enfin les causes réelles de l’inflation des marges brutes de l’industrie et de la distribution », et que les pouvoirs publics mettent en place « un coefficient multiplicateur sur les prix des produits alimentaire bruts ou peu transformés ».


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2807