« J’AI PASSÉ mon bac et puis je me suis renseigné auprès d’une amie qui faisait pharma et je me suis lancé. J’ai appris ce qu’était le métier, en quoi consistaient les études et cela m’a emballé ! ». Jean Collin pense alors qu’il y trouvera sa place car cela correspond bien à son esprit curieux. « L’aspect social du métier de pharmacien m’a profondément attiré. Aider les gens à se soigner et jouer le rôle de guide auprès des patients me plaisait bien. » Originaire de Vesoul, en Haute Saône, il passe son bac à 17 ans et obtient son diplôme de pharmacien à 22 ans. « La première année de mes cinq ans d’étude était un stage en officine sanctionnée par un examen passé à Besançon. » Le président du jury lui propose de venir faire ses études à Nancy et lui offre une place dans son laboratoire. « Au cours de cette première année j’ai apprécié le contact avec les gens, et me suis passionné pour la galénique et les préparations magistrales nombreuses à cette époque. » Mais une règle avait cours : les pharmaciens n’avaient pas le droit de s’installer avant l’âge de 25 ans. « J’ai fait mon service militaire, puis je me suis passionné pour la mycologie avec le Pr Steimetz dans son laboratoire de la faculté de Nancy. » Une fois cette étape passée, Jean Collin achète une officine située à Vincey, à 50 km de Nancy, le 15 août 1953. Il prend rapidement un apprenti, puis un préparateur. « Il fallait que je relance mon entreprise qui avait été délaissée, je me suis investi dans mon rôle de pharmacien et j’ai pu envisager l’avenir sereinement. »
Une passion pour la mycologie.
Quand Jean Collin s’installe à Vincey au milieu de forêts domaniales très riches en champignons, il exerce sa science auprès de ses patients qui sont nombreux à lui amener le fruit de leur cueillette pour savoir si elle est comestible ou non. « J’ai sans doute sauvé plusieurs vies en leur empêchant d’avaler des amanites phalloïdes mortelles ! » Il a donc dû se perfectionner pour mieux répondre aux demandes de ses clients. Il organise des expositions de mycologie pour la faculté de pharmacie, et en prépare également dans sa commune. « Pendant 18 ans, j’ai fait ces expositions où j’avais la possibilité de montrer plus de 300 espèces aux visiteurs. » Ces expositions rencontrent un vif succès. Jean Collin est également confronté aux commandos militaires qui viennent s’entraîner dans la région, et doivent se débrouiller pour survivre en forêt. Ils venaient à l’officine pour connaître la nature des champignons.
L’importance de la formation.
Au début des années 1960, il commence à s’investir dans l’UTIP, association qui s’occupe de la formation continue des pharmaciens. Après avoir été responsable de la région Lorraine pendant plus de 40 ans il monte au bureau national. « J’ai toujours été convaincu de la nécessité absolue de la formation continue des pharmaciens. Quand je suis rentré dans la carrière, le seul antibiotique qui venait d’apparaître était… la Pénicilline G… Comment aurais-je pu exercer mon métier sans me former en permanence ? Pour que cette formation soit efficace, elle doit être conçue par les pharmaciens d’officines, ce sont eux qui connaissent les besoins de la profession ! » En 1971, on lui confie l’organisation du congrès des pharmaciens à Vittel, une grand-messe qui accueille quelque 1 000 officinaux. « Le congrès fut un succès ; pour mon épouse et moi-même, cela a été une grande satisfaction. » Non content de prendre une part active à l’UTIP, Jean Collin a également été administrateur de la CERP Lorraine pendant 40 ans.
Passionné de photographie, il a récemment abandonné l’argentique pour le numérique, et donne libre cours à sa passion lors de ses voyages lointains, un autre de ses loisirs. Parmi ses destinations préférées l’Égypte, le Pérou, l’Indonésie et la Birmanie. Il a roulé sa bosse un peu partout. Jean Collin a arrêté totalement l’officine en 2005, à l’âge de 76 ans, mais sa fierté reste qu’il a transmis sa pharmacie à sa petite-fille de 25 ans, qui l’a reprise avec son mari. Aujourd’hui, l’entreprise porte beau avec une assistante et quatre préparatrices. Jean Collin espère que ses deux arrières petits-fils prendront la relève !
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