POUR LES TITULAIRES des officines italiennes, la libéralisation de la catégorie C, qui englobe 3 740 médicaments vendus exclusivement sur ordonnance et non remboursé par la Mutua, la Sécurité sociale italienne, aurait eu un impact négatif sur leur chiffre d’affaires. Selon la rumeur relayée depuis plusieurs mois par les associations de pharmaciens sur les réseaux sociaux et les sites spécialisés, le projet de loi concocté au départ par le président du Conseil Matteo Renzi, fervent partisan des libéralisations, devait autoriser la vente de ces médicaments en parapharmacie, mais aussi dans les grandes surfaces.
En annonçant via Twitter durant le conseil des ministres que « la vente des médicaments de catégorie C n’est pas libéralisée. Victoire des patients, surtout du troisième âge », la ministre de la Santé a rassuré les pharmaciens. Pour Beatrice Lorenzin, le maintient de la vente de cette catégorie de produits, « contribue à la sécurité de la distribution des médicaments particulièrement sensibles, comme les psychotropes par exemple, et à celle des patients en termes de santé ». Afin de convaincre ses collègues, la ministre de la Santé a aussi évoqué avant et durant le conseil des ministres les retombées financières négatives, notamment en période de crise, d’une libéralisation de la vente des médicaments appartenant à la catégorie C. « L’ouverture du marché des médicaments de série C, pourrait déboucher sur une augmentation de la consommation, et par conséquent une hausse des dépenses pharmaceutiques pour les patients car ils ne sont pas remboursés », explique Beatrice Lorenzin. Pour l’association de consommateurs Codacons, en revanche, cette marche arrière du gouvernement « est un cadeau fait aux officines qui pénalise les parapharmacies et la grande distribution ». Le ton est identique du côté d’Aduc, l’autre association de consommateurs, qui affirme ne pas comprendre pourquoi « une ordonnance signée par un médecin pour acheter un médicament fonctionne pour les pharmacies mais pas les parapharmacies ».
Ouverture du capital.
Au chapitre de l’ouverture de nouvelles pharmacies, l’exécutif a adopté une position ambiguë. Au prétexte d’accepter les propositions des pharmaciens, il n’a pas autorisé l’ouverture de nouvelles officines subordonnées à une modification du quota d’installation, qui devait passer à une pharmacie par tranche de 1 500 habitants et non plus 3 000. En revanche, le gouvernement a ouvert le capital des officines, ce qui autorise l’arrivée de groupes financiers ou de sociétés extérieures, et aboli les limitations sur le nombre de licences pour favoriser l’économie d’échelle selon les déclarations de Matteo Renzi. « Avec la loi Bersani, une personne pouvait être propriétaire de quatre officines sans être pharmacien mais elle devait nommer un directeur diplômé en pharmacie. Le gouvernement n’a pas fixé de limites. En raisonnant par l’absurde, une personne pourra être propriétaire de mille pharmacies ! » explique Franco Caprino, président de Federfarma Lazio, la fédération des pharmaciens du Latium. « Il ne s’agit pour le moment que d’un projet de loi qui doit être examiné par le parlement. Nous allons discuter pour pousser les députés à corriger la copie du gouvernement », ajoute Franco Caprino. Pour l’heure, les pharmaciens ne sont pas encore prêts à en découdre. « Inutile d’organiser des mouvements de grève, l’opinion publique fatiguée par la multiplication des piquets se retournerait contre nous », analyse le président de Federfarma. Priorité par conséquent au dialogue. Du moins dans l’immédiat.
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