Ils sont fous, ces Suédois !

La Suède est le paradis du paritarisme. Les écarts de salaires entre hommes et femmes ont pratiquement disparu, les élues sont aussi nombreuses que les élues, les tâches ménagères sont équitablement partagées. Comment font-ils ? Ils ont aboli les sexes. Dans les crèches, les poupées n’en ont pas et les éducateurs ne prononcent jamais les mots fille ou garçon. Les Suédois cherchent même des prénoms asexués (chez nous, tout le monde s’appellerait Claude, Camille ou Dominique). Mieux : on ne dit plus il (han) ou elle (hon), on a inventé un pronom délibérément imprécis quant au genre de la personne : hen. J’imagine que le système doit réserver quelques surprises : Camille vous demande un rendez-vous et vous ne savez pas si c’est une jolie femme ou un gros homme chauve. Hen ? Comment le traduire en français ? Ni il, ni elle, ce pourrait être ul. Ul est le Suédois de demain, ni homme ni femme, et un couple serait ulul. Ultime folie d’un projet trop ambitieux.