REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE - Avril 2012
LA REVUE « Test-Achats », le « 60 millions de consommateurs » belge, vient à son tour « d’écorner les pharmaciens » pour leur « manque de rigueur » et leur « défaut d’information » au niveau des interactions des médicaments délivrés à leurs patients. Jugement émis à la suite d’un mystery shopping mené dans 55 officines de plusieurs villes du pays. Lors de visites surprises, raconte « Le journal du médecin », le pharmacien était confronté à deux séries de médicaments incompatibles, l’un sous prescription, l’autre en vente libre, soit un anticoagulant et de l’aspirine (risque d’hémorragie), soit une pilule contraceptive et une gélule de millepertuis (risque de saignement entre les règles et d’inefficacité du contraceptif). Dans le premier scénario, 22 pharmaciens ont mis le doigt sur l’interaction et remplacé l’aspirine par du paracétamol, mais 33 ont délivré les deux produits. Second scénario : 18 confrères n’ont pas voulu délivrer le millepertuis, cependant que pas moins de 37 ont délivré les deux produits, 4 sur 5 d’entre eux ne posant même aucune question ni explication sur le contraceptif. Ce qui fait dire à Jean Philippe Ducart, coordinateur de l’enquête, que « nos pharmacies ressemblent de plus en plus à des drugstores à l’américaine ». Réponse du syndicat des pharmaciens, l’APB : « Il ne faut pas généraliser ; nous mettons tout en œuvre pour que tous les pharmaciens s’investissent pleinement dans les soins pharmaceutiques, mais nous demandons un soutien plus formel des pouvoirs publics. » La réaction des autorités a été rapide : la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Laurette Onkelinckx, dont le mandat fait déjà sentir ses limites eu égard au « contexte budgétaire étriqué », a demandé audience aux organisations professionnelles et à l’Ordre pour faire rapidement la lumière sur la véracité de cette enquête. En rappelant que la délivrance de médicaments ne se résume pas à un simple commerce ; l’obligation de conseil du pharmacien est fondamentale car il agit en tant que prestataire de soins et il doit veiller à la qualité de ces soins qu’il délivre au patient. Et la ministre de conclure que « le pharmacien est bien rémunéré pour cette prestation » (!).
En Belgique également vient de se dérouler la Conférence belge de pharmacie, qui a dévoilé un « nouveau modèle de concertation » concernant la production et l’usage des médicaments. Le Premier ministre, Elio di Rufo, présidait cette journée où ont pu dialoguer fabricants, prescripteurs, patients et pouvoirs publics, afin « que l’accord se fasse avec toutes les personnes intéressées ». Les bouleversements économiques récents poussent les industriels à pratiquer une série d’adaptations conséquentes et à réfléchir à des méthodes permettant de continuer à satisfaire correctement les besoins à partir des moyens financiers disponibles. On attend d’en savoir plus sur ces méthodes.
Canada
C’est la faute aux vieux !
UNE IDÉE bien tenace est véhiculée depuis plusieurs années : celle voulant que le vieillissement de la population, particulièrement de la génération des baby-boomers, constitue une menace pour la viabilité du système de santé. Plusieurs démographes des universités de Montréal, se penchant sur la question après une longue méta-analyse, se demandent, dans « L’Actualité médicale », si cela représente bel et bien la réalité, ou s’il s’agit d’une « relation de causalité grossière faisant passer l’annonce d’une pluie saisonnière pour la menace d’un tsunami ». Le Conseil de santé du Canada affirme d’ailleurs qu’un éventuel effondrement du système de santé « n’était qu’un mythe » : la simple croissance économique du pays pouvant absorber l’augmentation des coûts de la santé due au vieillissement. Et il suggère plusieurs pistes à cet effet : réorientation des pratiques cliniques par l’augmentation et l’intégration des soins à domicile (soins curatifs, prévention et soins palliatifs) permettant de réduire les hospitalisations, création d’un système à deux vitesses par une ouverture au privé. Concernant les médicaments, avec la fin des brevets pour certains des produits les plus prescrits, le coût moyen des thérapies pharmacologiques déclinera sûrement en raison de la compétition des génériques. « C’est un choix de société à faire » conclut Steven Morgan, de l’école de Santé publique de Vancouver, car cela doit se faire « conjointement avec une redéfinition des politiques gouvernementales et d’établissement du prix des médicaments ».
Allemagne
Assurance mal assurée
LES ORGANISATIONS professionnelles veulent s’impliquer dans la rédaction de la nouvelle loi sur la Prévoyance que prépare le gouvernement, selon « Artzte zeitung ». Ce projet insiste surtout sur un développement de l’usage de la télémédecine et des infrastructures informatiques. Aux États-Unis également, l’e-santé est en plein essor et il a été mis sur le marché différents prototypes destinés à éduquer le patient ou à gérer sa maladie, dont certains sont décrits dans « The New York times ».
Québec
À qui s’adresser quand on est malade ?
TEL EST le thème d’un débat qui s’est déroulé dans le cadre du blog « Profession santé » et que rapporte « L’Actualité médicale ». Débat qui a suscité de nombreux commentaires. Une des conclusions a été que c’est à la pharmacie que le patient trouve finalement le plus rapidement la réponse à son problème : « Que vienne le jour, insiste même un patient, où le pharmacien pourra prescrire des médicaments », eu égard aux délais nécessaires pour consulter un médecin : « tare significative de notre système de santé, déclare un autre internaute, le généraliste rencontre ses patients le plus souvent quand tout va bien pour des suivis dont la pertinence pourrait d’ailleurs faire l’objet d’un autre débat, alors que le patient rencontre un médecin inconnu en urgence quand quelque chose ne va pas !… Ce qui le pousse à s’adresser d’abord au Bon Dieu, le médecin, plutôt qu’à ses saints » (comme le pharmacien !). À la remarque du Dr Vadeboncoeur, qui s’interroge sur « la position ambiguë d’un professionnel qui conseille et vend dans le même souffle », Pierre-Marc Gervais, pharmacien, répond que, en tant que tel, il a le devoir et « la tâche malaisée de guider et conseiller le patient hésitant ».
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