Le Quotidien du pharmacien. Sous quels statuts les plantes se présentent-elles à l'officine ?
Hélène de Vecchy. On peut les trouver sous le statut de complément alimentaire ou sous le statut de médicament. L'AMM « allégée » est obtenue par une procédure spécifique aux plantes concernant leur dossier de mise sur le marché. L'approche est particulière parce que les plantes présentent des mélanges d'actifs, ce qui implique une problématique analytique différente de celle qui concerne une molécule chimique. Mais surtout, les extraits végétaux ont souvent fait l'objet d'un usage traditionnel dont l'EMA (European Medicines Agency) a tenu compte dans la rédaction de monographies. Pour chaque plante on peut déterminer un usage médical et un usage traditionnel. Dans ce dernier cas, le dossier d'AMM ne comprendra qu'une partie pharmaceutique car la monographie a déjà traité des aspects toxicologiques. C'est ce que l'on appelle un dossier allégé. Mais peu importe la procédure engagée puisque ces produits sont des médicaments à part entière. En officine, seuls les statuts de médicament et de complément alimentaire existent.
Quelles plantes impliquent une précaution d'emploi ?
D'une façon générale, il faut toujours se poser la question de la dose et mettre en garde à ce sujet car les plantes contiennent des substances actives qui n'ont rien d'anodin. Certaines sont à utiliser avec précaution comme les plantes à hétérosides anthracéniques (séné, bourdaine, cascara…) que l'on conseille en cas de constipation. Il suffit, bien évidemment, de respecter la dose indiquée pour éviter les effets indésirables. Autre exemple, celui du millepertuis qui a de nombreuses interactions notamment avec les anticoagulants et les œstroprogestatifs. Attention aussi aux plantes qui agissent sur le rythme cardiaque.
Entre les statuts de médicament et de complément alimentaire, comment établir son conseil ?
L'arrêté du 24 juin 2014 établissant la liste des plantes autorisées dans les compléments alimentaires et les conditions de leur emploi a élargi le nombre d'espèces pouvant entrer dans leur composition à environ 500 plantes. Désormais, les exploitants de ces plantes doivent pouvoir faire la preuve de leur qualité et de leur sécurité devant les autorités et c'est un gage de confiance pour le pharmacien qui peut établir son conseil aussi bien sur la base de compléments alimentaires que de médicaments de phytothérapie. Le libellé des propriétés utilisé pour une même plante diffère d'ailleurs peu selon qu'il s'agit d'une indication (douleurs rhumatismales pour l'Harpagophytum avec AMM) ou d'une allégation (confort articulaire pour l'Harpagophytum utilisé dans un complément alimentaire). Toutefois, le médicament traitera alors que le complément alimentaire assurera un meilleur confort.
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