HUMEUR

Gueule cassée

Publié le 17/12/2009
Article réservé aux abonnés

J’ai toujours été impressionné par les leçons que les intellectuels tirent des événements. Un déséquilibré a lancé une statuette contre Silvio Berlusconi, il lui a cassé deux dents et le nez. Les éditorialistes en ont conclu que le président du conseil italien récolte ainsi la violence qu’il sème, que l’Italie, qui l’a pourtant élu et réélu, ne le supporte plus et que l’incident ne se serait pas produit si le peuple italien n’explosait de colère. Il me semble plutôt que la protection rapprochée du Cavaliere est à revoir et que sa popularité risque d’augmenter. Je dis « risque » parce que je crois que M. Berlusconi ne mérite ni ses fonctions ni d’avoir la gueule cassée : il y a d’autres moyens de s’en débarrasser. Je trouve plus drôle que cet immense politicien qui n’a de cesse de paraître jeune et beau soit atteint dans ce qu’il a de plus cher, son visage. Il a effacé ses rides et implanté des cheveux sur son crâne chauve et je vous demande à quoi ont servi tous ces efforts. Heureusement, il a les moyens de se refaire une beauté.

› RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2712