Bon usage du médicament

Giropharm expérimente la pharmacie clinique

Publié le 08/06/2015
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LA PHARMACIE clinique sort en ville. C’est du moins le constat du groupement Giropharm. Selon une enquête menée avec IFOP en début d’année, les pharmaciens sont désormais attendus par les patients dans l’accompagnement de leur traitement. Ils le sont également par les laboratoires éthiques de plus en plus engagés auprès des organismes payeurs, dans le concept « no cure, no pay », (pas de guérisons, pas de paiement). Les pharmaciens sont également identifiés par les médecins spécialistes comme experts de l’encadrement du traitement (observance, iatrogénie, bon usage…), bien davantage que les généralistes, désormais relégués au deuxième plan. Enfin, les assurances complémentaires seraient, selon le groupement, les plus volontaires pour valider - et rémunérer - ces missions hors conventions.

Giropharm se saisit de ces différentes impulsions pour convaincre ses coopérateurs d’évoluer vers ce nouveau rôle grâce à des formations en éducation thérapeutique (six cessions depuis le début de l’année). Le groupement s’est par ailleurs rapproché de la société française de pharmacie clinique (SFPC) qui, comme le note Jean-Christophe Lauzeral, directeur général opérationnel, « participe aujourd’hui à tous les programmes des autres sociétés savantes, preuve du rôle transverse de la notion de bon usage du médicament ». Il précise que quatre coopérateurs Giropharm sont désormais membres de la SFPC et que six autres participent à des groupes de travail mixtes avec des pharmaciens hospitaliers. En effet, la conciliation hôpital-ville et, au-delà, la prise en charge du patient à l’issue de son hospitalisation, constituent pour Giropharm, l’un des principaux axes du développement de la pharmacie clinique à l’officine.

De plus, depuis un an, le diabète et les troubles veineux font l’objet de trois études observationnelles et rémunérées*, impliquant 200 pharmaciens investigateurs dans un partenariat avec des assurances et des laboratoires. Tout n’est pas gagné pour autant car, une fois la plus value du pharmacien clinicien apportée, il restera à décliner ces pilotes à grande échelle et à assurer leur rémunération tout autant que la sécurité des données patients.

*Troubles veineux : 40 euros par patient, nombre limité à cinq patients par officine ; Diabète : 50 euros par patient, sans nombre limite (programme 1) ; ou protocole portant sur 840 euros pour six patients par officine (programme 2).
M. B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3185