Le contexte :
Émilie a souvent de petits « vomissements » ou de grosses régurgitations, parfois très à distance des repas. De plus, elle pleure et dort mal depuis environ trois semaines. Ses parents, à juste titre, relient ces phénomènes : ne s’agit-il pas d’un reflux gastro-œsophagien ? Le diagnostic, suggéré par la consultation de sites médicaux sur le net, est confirmé par le pédiatre.
Le reflux gastro-œsophagien physiologique se traduit par de simples régurgitations de lait non digéré après le repas : elles sont liées à l’immaturité de l’appareil digestif du nourrisson et n’ont aucune conséquence sur sa courbe de poids ou son appétit. En revanche, des régurgitations fréquentes survenant à tout moment (même pendant le sommeil) traduisent l’existence d’un reflux gastro-œsophagien (RGO) pathologique susceptible de provoquer ou d’aggraver une maladie sous-jacente (laryngite, asthme, bronchite chronique) voire d’être également à l’origine d’un retard de croissance pondéral (refus de nourriture) ou d’une œsophagite.
Le recours aux médicaments prokinétiques, favorisant la vidange gastrique, est déconseillé, sauf situation préoccupante. Le cisapride (Prépulsid), jadis utilisé, a été retiré du marché en 2011 et l’AFSSAPS a recommandé le retrait de l’AMM du métoclopramide chez l’enfant. L’efficacité de la dompéridone reste assez peu documentée chez le nourrisson.
Certains inhibiteurs de la pompe à proton (IPP), comme l’oméprazole (Mopral) ou l’ésoméprazole (Inexium), bénéficient d’une AMM chez l’enfant de plus de 1 an dans l’œsophagite par reflux et le pyrosis et régurgitations acides en cas de RGO avéré.
Votre conseil :
Les régurgitations bénignes relèvent essentiellement de mesures diététiques : utiliser des laits anti-reflux pré-épaissis, fractionner suffisamment les repas, éviter les apports précoces en jus de fruits et en céréales, veiller à ne pas trop incliner bébé pendant ses repas, contrôler le débit de la tétine (ni trop rapide, ni trop lent), garder bébé bien au calme après le repas, soutenu à 30-40 degrés dans les bras. Ici, les symptômes suggérant un véritable RGO, le médecin a aussi recommandé de coucher le bébé sur le ventre, sur un matelas incliné, contrairement à la règle habituelle du couchage sur le dos. Il s’est contenté de la prescription d’un médicament bien toléré. Le Gaviscon doit être administré tel quel après le repas, et non mélangé au lait du biberon ou aux aliments.
Vous expliquez que les laits épaissis, contenant des résidus non digestibles peuvent modifier le transit colique de bébé, souvent en l’accélérant. Surtout, vous rassurez les parents : dans l’immense majorité des cas, ce RGO disparaît dès que l’enfant, vers 9 mois, commence à marcher…
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