Le naufrage du Costa Concordia, avec ses morts et disparus, ne devrait amuser personne. Mais c’est mon côté iconoclaste : je trouve que le commandant de bord, Francesco Schettino, est digne de la commedia dell’arte. Hâbleur, vaniteux, lâche, nul, il ne s’est tant rapproché des côtes, selon le « Corriere delle Sera », que pour faire plaisir au chef des serveurs, Antonello Tievoli, frustré d’avoir dû renoncer à ses vacances et originaire de l’île de Giglio, où le paquebot s’est échoué. La scène, si elle n’est pas imaginée, est bien racontée par le « Corriere ». « Antonello, viens voir ton Giglio », dit l’officier au serveur après l’avoir convoqué sur la passerelle. « Commandant, ne sommes-nous pas trop près de la côte ? », demande, effaré, Antonello. Une seconde plus tard, c’est le choc. Après quoi, Schettino a été l’un des premiers à quitter le navire et a même refusé d’y retourner. Le procureur l’a jeté en prison. De jouer avec un géant des mers contenant plus de 4 000 personnes le gonflait d’orgueil. Il n’y a pas d’autorité sans responsabilité, mais il ne le savait pas.
HUMEUR
E la nave va...
Publié le 19/01/2012
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› RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2890
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