DURANT notre congrès, qui s’est tenu à Paris les 21, 22 et 23 septembre 2012, nous avons rappelé à plusieurs reprises l’importance de la qualité de la relation de confiance avec chaque patient comme avec les autres professionnels de santé. Nous voulons aussi nous situer résolument dans une éthique de responsabilité.
En tant qu’acteur de santé, nous nous trouvons confrontés à trois grandes problématiques :
1) Notre difficulté à délivrer des médicaments au rapport bénéfices/risques défavorable. Alors que les patients entendent profiter du « meilleur médicament », nous nous trouvons en difficulté à cause de médicaments au rapport bénéfices/risques défavorable. Nos codes de déontologie qui nous lient au prescripteur nous invitent à ne pas remettre en cause sa prescription. Mais le contrat d’honnêteté qui nous lie aux patients, ainsi que leur droit à disposer d’une information fiable concernant leur santé et leur traitement, nous obligent à renforcer l’information lors de la délivrance des médicaments. Afin de pouvoir exercer dans un total respect de notre éthique et de nos codes de déontologie, nous demandons à l’Agence européenne du médicament, ainsi qu’à nos agences nationales du médicament, de prendre les mesures nécessaires pour que soient considérés les impératifs de sécurité et de qualité sanitaires.
2) L’absence de reconnaissance de clause de conscience pour les pharmaciens dans la plupart de nos pays. Le Conseil de l’Europe a rappelé, en octobre 2010, l’importance de la liberté de conscience dans la résolution 1763. Cette décision est d’autant plus importante que seuls les pharmaciens exerçant dans certains pays, membres cependant du Conseil de l’Europe, ne peuvent recourir à l’objection de conscience, contrairement aux autres professionnels de santé. Cette demande d’objection de conscience concerne prioritairement les produits qui mettent en danger la vie humaine, particulièrement dès son commencement ou à sa fin naturelle. C’est à chaque État d’assurer ses choix et de faire en sorte que ces choix ne retombent pas sur les professionnels : à lui de mettre en place un dispositif garantissant à la fois le respect de la liberté de conscience des professionnels et les droits des patients à bénéficier à l’ensemble des services de santé, notamment en cas d’urgence. Nous souhaitons enfin qu’une évaluation poussée puisse être menée quant aux effets de certaines substances à effet antinidatoire et abortif.
3) le risque de voir disparaître un réseau pharmaceutique géographiquement équilibré. Jusqu’à présent, le maillage officinal favorise l’accessibilité au médicament à toutes les personnes, notamment les personnes les plus âgées et handicapées. Or, suite à de nouvelles décisions économiques affectant le prix des médicaments et encourageant la libre concurrence entre officines, cette situation avantageuse pour les patients n’est plus garantie et risque de favoriser, par la disparition de petites officines, l’apparition de déserts pharmaceutiques. Il est donc urgent que les États mettent en œuvre une politique qui assure la viabilité de toutes les officines et s’oppose à la vente anarchique de médicaments en dehors du circuit officinal, notamment par les moyens de communication informatique, et ne permettant plus aux États d’assurer ses responsabilités en pharmacovigilance.
En conclusion, les participants à ce congrès de Paris émettent le souhait que chaque association membre puisse développer l’étude de ces thèmes en fonction de la situation dans leur pays.
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