PASSERELLE ! Ce nom chante dans ma tête : je suis né le 12 septembre 1917, dans la petite maison qui jouxtait l’octroi de l’époque, qui se trouvait coté Agen au-dessus des escaliers donnant accès à cette vieille dame. Cette passerelle nous permettait, et nous permet encore, de franchir Garonne d’une rive à l’autre. Depuis bientôt 95 ans, je vois, j’observe, je ressens le monde qui change, le monde et ses misères, toujours présentes, le monde et ses inventions nouvelles qui facilitent tous les instants de notre quotidien… ou nous rendent tributaires et nous aliènent si nous n’y prenons garde. Avec mon épouse (94 ans), depuis si longtemps sur cette terre de misère, mais aussi de joie, durs au mal comme nombre de concitoyens de notre génération, nous avons peu sollicité la médecine ou la Sécurité sociale… Mais nous voici depuis quelques années (deux ans) pris par le tourbillon de la maladie et des maux qui s’accumulent peu à peu au-dessus de nos têtes ; de moins en moins indépendants, et de plus en plus dépendants des autres, suivant malgré tout l’actualité, voici qu’il est question de vente de certaines catégories de médicaments en grandes surfaces ! Alors, est-ce pour bénéficier de la concurrence envers les pharmacies ? Avec nos chariots faire nos emplettes de génériques ou autres ? Bénéficier des conseils avisés d’un responsable de rayon ? Un coup de fil de notre part et un employé nous livrerait nos ordonnances médicales à domicile ? Gratuitement ? Rapidement, avec le sourire ? Nous pourrions lui confier nos clés d’appartement ? N’étant plus aptes à nous déplacer pour lui ouvrir ! Et si nous ne pouvions le faire, des employés prendraient le temps de téléphoner à notre médecin ou à la société responsable de notre matériel médical ? Comme, dans notre officine de quartier, aurions-nous droit à un sourire, à une poignée de main chaleureuse, à une bise empreinte d’émotion véritable ? Je ne le crois pas, et je profite de ce courrier que vous dédiez à vos lecteurs, pour remercier le responsable et tous les employés de ma pharmacie du centre d’Agen, qui se reconnaîtront, comme Gilles, et tout particulièrement Valérie, si douce et compréhensive envers le très, très vieux papi que je suis. La pharmacie est pour nous tous notre espérance de vie : notre passerelle !
Plaidoyer pour les pharmacies
DIALOGUE
Publié le 24/05/2012
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Correspondance : « Le Petit Bleu », rédaction, 9, rue Pontarique à Agen (47 000) ; par mail : courrier@petit-bleu.fr.
J.B. VANDEVYVER
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2924
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