Des signaux d’expression de la souffrance

Publié le 21/12/2009
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Certains végétaux développent des signes chimiques leur permettant de communiquer. Un exemple, au Botswana, avec l’Acacia nilotica, dont se nourrissent les Koudous, une espèce d’antilopes. « Tant qu’elles broutent dans la savane, il n’y a pas de problème. Mais on a remarqué que si un enclos est dressé, les animaux meurent les uns après les autres », rapporte le Pr Pierre Delaveau. Est-ce une maladie infectieuse ? Une parasitose ? En fait, avec la clôture, ce sont toujours les mêmes arbres qui sont broutés. La plante souffre, elle émet un signal qui se transmet aux centres de biosynthèse. Il s’ensuit une augmentation de la production des tanins catéchiques, jusqu’à dix fois plus élevée. Les plantes encombrent le rumen de l’animal, qui ne les assimile plus. En outre, l’Acacia dégradé produit des molécules volatiles, dont une proportion importante d’éthylène. Elles sont transmises aux arbres voisins qui se protègent. « La plante a une conscience de groupe, elle cherche à défendre son espèce », affirme le Pr Delaveau.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2713