Des réserves

Publié le 27/03/2014
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Les modalités prévues pour l’expérimentation de la dispensation à l’unité d’antibiotiques sont loin de convenir à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pourtant, le syndicat était l’une des rares organisations professionnelles à ne pas se montrer hostile à cette expérimentation, dans la mesure où il s’agit d’une disposition de santé publique visant à lutter contre l’antibiorésistance. À l’inverse, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) y est opposée. Son président, Gilles Bonnefond, craint notamment qu’il s’agisse d’un « cheval de Troie » pour étendre ensuite la dispensation à l’unité à d’autres classes thérapeutiques, tels les psychotropes ou les antalgiques. L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) considère pour sa part que la classe des antibiotiques n’est pas la plus appropriée pour mener une expérimentation, car si les médecins prescrivent dans le respect des autorisations de mise sur le marché (AMM), les conditionnements sont adaptés. Avis partagé par l’Ordre des pharmaciens qui souligne que les conditionnements de ces médicaments ont été revus pour être au plus proche des durées de traitement recommandées. Pour l’instance, la non-utilisation de médicaments provient avant tout d’un défaut d’observance. Quant à l’impact de cette mesure sur les dépenses d’assurance-maladie, l’économiste de la Santé Jean-Jacques Zambrowski l’affirme, la délivrance à l’unité « n’a pas de justification économique » et peut être, de surcroît, « une source d’erreur supplémentaire ».


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3080